L'ex-otage des Kouachi, un imprimeur passionné par son métier

En Seine-et-Marne, l'imprimerie CTD située à Dammartin-en-Goële a été le théâtre d'événements dramatiques le vendredi 9 janvier. Après avoir été pris en otage par les auteurs de l'attentat meurtrier contre le journal Charlie Hebdo, Michel Catalano a vu son entreprise détruite par l'intervention des forces de police venues neutralisées les deux terroristes.

"J'aime mon métier. Complètement. Tous les matins, j'allais au travail avec la même passion.

Aujourd'hui, parfois j'ai du mal. Le vendredi par exemple... c'est la journée la plus difficile pour moi. Mais, ça n'a rien à voir avec mon métier... Le vendredi reste une journée particulière. Pour beaucoup de gens, c'est la dernière journée de la semaine. Pour moi, c'est la plus compliquée à aborder."

Michel Catalano ouvre son entreprise en 2001. Sa femme et son fils rejoignent l'aventure quelques années plus tard. Imprimeur offset tout d'abord, il se diversifie avec le numérique, les traceurs, la décoration de véhicules et l'enseigne.

Au fil des années, il se compose un parc machine assez vaste, une collection d'équipements qui lui permet de toucher tous les supports : une presse offset 52x74, une presse numérique, deux traceurs, une petite brodeuse, une graveuse de stylo, une presse à mug, à tee-shirt, à casquettes...

"Dès que je voyais quelque chose qui me paraissait sympa, je testais la machine pour voir ce que ça donnait, puis je présentais le résultat à mes clients. J'achetais une petite machine et ça me permettait de toucher à plein de choses."

Il se constitue peu à peu une clientèle fidèle, qui va de la petite entreprise de la région jusqu'aux grosses sociétés.
"Ce sont des institutions, des mairies, des artisans, de grosses entreprises comme des écuries de course... J'ai un peu tout type de clients, en fait."

En 2014, il réalisait un chiffre d'affaires de 600 000 euros.

Aujourd'hui, il ne produit plus rien. Le vendredi 9 janvier au soir, son imprimerie ressemblait un champ de bataille, au sens propre du terme.

Les énormes bais dans les murs montrent encore la violence des explosions.

Trois mois après, Michel Catalano a réussi à vider les lieux et attend la conclusion des experts sur son équipement. Il sait cependant qu'aucune de ses machines ne peut refonctionner.

"Il y a bien des machines de gravages qui n'ont pas été touchées par les explosions, mais elles ont pris l'eau ou la poussière," regrette l'imprimeur.

Toutes nécessitent au moins une intervention technique. Et celles qui seront récupérables ne devraient représenter, à première vue, que 20% de l'ensemble des machines.

En attendant le verdict des assurances, le chef d'entreprise continue les démarches nécessaires pour pouvoir reprendre son activité le plus vite et essayer de tourner la page.

(En photo, l'imprimerie avant le passage des deux frère Kouachi. Crédit photo : Google street view)

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