Le magazine Vangardist est un trimestriel masculin bilingue allemand-anglais qui n'existe normalement qu'en édition numérique. Mais à l'approche du Life Ball, grand événement caritatif autrichien pour la lutte contre le Sida, le numéro sorti le 28 avril est une édition très spéciale : tirée à 3 000 exemplaires, elle a été imprimée avec une encre contenant du sang contaminé par le VIH.
Ces exemplaires, titrés #HIVHeroes, contiennent chacun du sang séropositif de trois personnes : un homme homosexuel, un homme hétérosexuel et une femme contaminée par son mari, dont elle ne savait pas qu'il était porteur du virus.
Le magazine explique sur son site : "Toute personne qui achète l'un des 3000 numéros de cette édition limitée est inévitablement confrontée dès l'ouverture de l'emballage à ses propres peurs et l'inconfort. Si ceux-ci sont surmontés, le prochain contact avec une personne séropositive sera bien mieux géré. Cette transformation est l'idée originale de l'édition #HIVHeroes. Vaincre la peur et l'homme sera le héros. Combattez avec nous contre la stigmatisation."
Cette édition spéciale est bien sûr sans danger. Bien que le VIH meurt à l'air libre ou au contact d'un pH acide comme celui de l'encre, le sang contaminé a tout de même été chauffé. Le fait de toucher une copie papier n'entraîne aucun risque d'infection.
Le sang infecté a été mélangé à de l'encre à raison d'une dose pour 28 d'encre.
C'est l'agence de publicité Saatchi & Saatchi Switzerland, qui est à l'origine de cette opération visant à "mettre fin à la stigmatisation sociale entourant le VIH". Elle explique : ″En tenant un numéro, les lecteurs brisent immédiatement le tabou."
Le directeur de Vangardist, Julien Wiehl, rappelle qu'en Europe, le nombre de cas de VIH a augmenté de 80 % en dix ans.