Quel avenir pour l'imprimerie des Journaux officiels ?

Depuis le 1er janvier 2016, la mission initiale de l'imprimerie gouvernementale parisienne des Journaux officiels a pris fin. Comment s'est-elle préparée à ce changement ?

Si historiquement, l'imprimerie de la Direction de l'information légale et administrative (la Dila) produisait l'ensemble des publications de la marque Journaux officiels, elle est aujourd'hui en pleine mutation.

De nombreuses publications de la Dila entièrement dématérialisées

Le Journal officiel - Lois et décrets de la République française (le JO), qui a connu une production quotidienne de plus de 60 000 exemplaires, n'est plus imprimé. Il est désormais exclusivement numérique depuis le 1er janvier 2016. Les quatre publications papier des éditions des Débats parlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat ainsi que celle du Journal officiel - Associations et fondations d'entreprises ont également été stoppées au 31 décembre 2015.

Et tout au long de l'année 2015, se sont arrêtées plusieurs autres publications de l'édition des JO, comme le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc) qui a cessé d'être imprimé au 1er juillet 2015.

Au total, 400 000 tonnes de papier étaient nécessaires pour assurer l'ensemble de la production des titres des Journaux officiels.

Une mutation amorcée depuis des années

Mais si 2016 marque un tournant très net, cette activité de production des publication de la Dila diminue depuis des années. Le nombre d'abonnements au JO est passé de 30 000 en 2005 à 2 000 en 2015.

De plus, l'imprimerie s'est préparée à cette dématérialisation en se tournant peu à peu vers des travaux de la communication de l'administration centrale.

Les 3/4 des commandes sont aujourd'hui externes  

Fin 2015, l'impression des Journaux officiels ne représentait que 25 % de l'activité de l'imprimerie selon Patrick Emond, responsable de la mission imprimerie du Journal officiel.

"Nous sommes aujourd'hui très orientés vers les travaux des éditions des administrations d'État ainsi que vers les travaux de communication des administrations, tels que des dépliants, des affiches, des flyers, etc. Ce sont des travaux que ces administrations nous confient comme à un autre imprimeur offset (nous sommes équipés de presses feuilles)", expose Patrick Emond.

L'arrêt de l'impression du JO ne devrait changer le fonctionnement du site, nous assure-t-il. Aucun investissement n'est nécessaire, la transition s'étant effectuée depuis plusieurs années.

"Aujourd'hui, nous sommes vraiment tournés vers le client, c'est-à-dire l'administration centrale. Et c'est avec cette orientation-là que nous allons occuper nos machines et proposer un nouveau service. Nous sommes actuellement dans la démarche ISO 9001 (norme de management de la qualité, ndlr) et nous devrions avoir ce système au premier semestre 2016. Nous allons rendre un service différent sur des travaux différents."

Plus d'articles sur le thème