World Press Photo dévoile l'image de presse de l'année

Le cliché appelé "Hope for a new life" a été prise à la frontière serbo-hongroise. © Warren Richardson

Révélé le 18 février à Amsterdam aux Pays-Bas, le grand gagnant du concours de la photo de presse de l'année 2015 est le photographe australien Warren Richardson pour sa photo L'espoir d'une nouvelle vie.

Pour cette 59e édition du plus grand concours de photojournalisme, près de 6000 photographes de 128 pays ont soumis environ 83 000 images. Le jury a choisi pour le titre de la photo de presse de l'année 2015 celle du photographe australien Warren Richardson.

Le prix World Press Photo récompense le photographe dont la créativité visuelle et les compétences techniques ont permis de prendre une image qui capture un événement ou une question d'une grande importance journalistique au cours de l'année écoulée.

L'image de Richardson, prise en août 2015 et qui a également remporté le premier prix de la catégorie actualité chaude, montre des réfugiés traversant la frontière de la Serbie vers la Hongrie, près de Horgos en Serbie et Röszke en Hongrie devant une barrière de sécurité à la frontière.

Seulement à la lumière de la lune

Richardson est un photographe indépendant, actuellement basé à Budapest en Hongrie. Il explique le contexte de l'image : "J'ai campé avec les réfugiés pendant cinq jours à la frontière. Un groupe d'environ 200 personnes est arrivé, et ils se sont déplacés sous les arbres le long de la ligne de clôture. Ils ont fait passer en premier les femmes et les enfants, puis les pères et les hommes âgés.
J'ai dû rester avec eux environ cinq heures et nous avons joué au chat et à la souris avec la police toute la nuit. J'étais épuisé quand j'ai pris cette photo. Il était environ trois heures du matin et vous ne pouvez pas utiliser de flash quand la police vous cherche. Donc, je devais me servir seulement de la lune."

Francis Kohn, président du jury général et directeur de la photo de l'Agence France-Presse, explique : "Nous avons tout de suite regardé cette photo et nous savions qu'elle était importante. Il y avait une telle puissance grâce à sa simplicité, particulièrement avec le symbolisme du fil de fer barbelé. Nous avons pensé qu'il avait presque tout dedans pour donner un impact visuel très fort sur ce qui se passe avec les réfugiés. Je pense que c'est une photo très classique, et en même temps, intemporelle. Elle décrit une situation, mais la façon dont elle le fait est classique dans le meilleur sens du terme."