L'imprimerie Bouley (71) un bel exemple de changement de marché

Ludovic Bouley, directeur général de l'imprimerie Bouley fondée par son grand-père.

Cette imprimerie de labeur créée en 1946 s'est dirigée peu à peu vers le marché de l'étiquette adhésive numérique, en innovant et en investissant.

L'imprimerie Bouley dirigée par Ludovic Bouley est une entreprise singulière. Située à Chagny en Saône-et-Loire dans les grands crus de Bourgogne, elle a été fondée en 1946 par le grand-père de l'actuel pdg. Elle compte 11 salariés et réalise 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires. En cinq ans, elle a réussi à augmenter de 50 % son chiffre d'affaires tout en doublant quasiment ses marges.

"À la base, explique Ludovic Bouley, le directeur général, nous sommes une imprimerie de labeur, nous avons commencé dans la feuille. Puis petit à petit, notre marché a migré vers l'étiquette viticole. Et il y a cinq ans, nous avons investi dans des machines numériques et de la finition en ligne pour faire des étiquettes adhésives."

Un virage en 2011

En 2011, l'entreprise investit plus d'un million d'euros dans un parc machine numérique et notamment une Xeikon 3300. Dès la première année, l'entreprise d'impression a augmenté son chiffre d'affaires de 15 %. Aujourd'hui, les étiquettes autoadhésives imprimées en numérique représentent 80 % de la production, principalement pour le secteur du vin. Les 20 % restants sont produits en offset feuille en travaux de labeur et une petite partie en étiquette.

Cette Xeikon 3300 a permis à l'entreprise de se lancer sur le marché de l'étiquette numérique adhésive.

"Nous travaillons en sous-traitance pour une soixantaine de collègues imprimeurs de toute la France, souvent équipés en adhésif, souvent des gros faiseurs, mais qui ont du mal avec leurs petites et moyennes séries," précise Jean-François Bouley, père du directeur et conseiller technique.

Avant ce changement stratégique, l'imprimerie était déjà sur un marché d'étiquettes sèches. Constatant que l'adhésive progressait de plus de plus, le chef d'entreprise ,qui n'a pas de sortir des sentiers battus, a développé et breveté une machine.
Créée en 2002, cette machine, le LabelRoll, rendait adhésive une étiquette sèche grâce à la dépose sur bande silicone. Le LabelRoll permettait d'obtenir des étiquettes adhésives en bobines, identiques à celles obtenues sur rotative, mais pour un investissement et un coût d'utilisation réduits.

Les raisons du succès

Outre une direction attentive au marché, perspicace et innovant, cette reconversion réussie est due également à la bonne forme de l'économie de l'étiquette adhésive : "L'étiquette adhésive quel que soit le type - viticole, alimentaire, industriel - est un marché porteur.

Le chef d'entreprise souligne aussi : "En plus, le créneau de l'étiquette viticole demande une forte valeur ajoutée. Nous ne faisons pas que de l'impression, nous faisons aussi tout l'anoblissement."

Le parc machine pour étiquette est aussi composé d'une découpe de laser numérique SEI Laser, une machine de dorure à chaud Cartes qui permet de galber et gaufrer le papier et une ligne Smag qui fait de la sérigraphie à plat, du vernis roto, du vernis sélectif, du pelliculage et de la découpe mécanique.

L'imprimeur de Saône-et-Loire peut réaliser de nombreuses finitions en interne.

Et il faut noter que l'entreprise familiale est localisée dans une région viticole, au cœur de la Bourgogne.

Des investissements au programme

L'imprimerie Bouley va également recevoir fin mars une presse offset Heidelberg SM 52 5 couleurs. Cette machine d'impression viendra remplacer l'une des toutes premières SM 52 2 couleurs qui est âgée de 15 ans et une SM74 4 couleurs datant de cinq.

Jean-François Bouley explique : "Nous faisons de moins en moins d'impression feuilles et de plus en plus d'étiquettes adhésives en numérique. Donc nous avons préféré nous séparer de deux presses offset et n'en reprendre qu'une seule en petit format."

Et cette année, en plus de cet investissement machine, l'imprimerie sera rénovée et agrandie. Le site passera de 900 à 1300 m2 de surface, principalement pour du stockage.

Le bâtiment sera bientôt agrandi de 400 m2.
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