Presse écrite : Baisse de la diffusion print, des solutions concrètes pour y faire face

Pour le patron des Échos, Francis Morel, la cohabitation entre print et digital est indispensable à la survie du journal. Comment continuer à faire vivre la presse papier ?

La fin de la presse papier est-elle imminente ? La semaine dernière, Alain Weil le patron de SFR Media (L'Express, Libération, BFMTV, RMC, etc.) jetait un pavé dans la mare déclarant :

"Si demain on peut diffuser des informations d'aussi bonne qualité en se passant de papier, finalement, pour les entreprises de presse, ce n'est pas plus mal".

Il enfonçait le clou, ajoutant que le modèle du journal print était condamné : "60 % des journaux papier ne sont pas vendus" et "il n'y a pas un journal papier qui connaisse la croissance".

Sueurs froides dans les rédactions. Invité de l'Instant M sur France Inter mardi 13 juin, Francis Morel, PDG du groupe Les Échos (Les Échos et Le Parisien-Aujourd'hui en France) et président des syndicats de la Presse Nationale, se montre plus nuancé et rappelle que sans l'impression papier, il ne serait pas en mesure aujourd'hui de faire vivre son journal.

Le plaisir du papier et la cohabitation nécessaire entre print et numérique

"Il y a vraiment une nécessité d'avoir une cohabitation entre les deux. Si l'on n'a pas de site internet, on se prive d'une audience importante parce que le digital apporte une audience différente de celle du papier, mais par contre le papier reste l'existence du journal", explique Francis Morel au micro de France Inter.

La notion de plaisir est primordiale, le papier reste le lien avec le lecteur, le côté "sensuel" : "Quand on a le temps, prendre son petit-déjeuner en feuilletant son journal est un plaisir qui n'a rien à voir avec le feuilletage d'une tablette."

L'accès au kiosque, le nerf de la guerre

Le titre Aujourd'hui est France, présidé par Francis Morel, est tiré à 128 000 exemplaires, dont 118 000 achetés en kiosque. D'où le constat évident du lien entre le nombre de points de vente et les ventes papier.

"La baisse de la diffusion au numéro est liée en grande partie à la fermeture des points de vente. La fermeture des points de vente c'est un problème terrible. A chaque fois qu'on peut rouvrir des kiosques ou aménager mieux des kiosques, on voit tout de suite la conséquence dans les ventes."

Pour le patron des Échos, la survie du papier passe également par une répartition des charges éditoriales. Aujourd'hui certains font peser 100 % des charges éditoriales sur le papier, explique-t-il. D'où une perte d'argent sur le papier. La solution : répartir les charges sur l'ensemble des supports.

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