Arjo Wizernes (62), une usine qui ne se laisse pas mourir

Les anciens salariés se relaient pour veiller sur l'usine et ses machines.

Plus de deux ans après sa fermeture, l'usine à papier n'est pas du tout délaissée, bien au contraire...

Située à Wizernes, près de Saint-Omer, l'usine du papetier Arjowiggins du groupe Sequana qui employait 307 personnes a cessé de fonctionner depuis le 16 juin 2015. Pourtant, la papeterie n'a pas du tout un site à l'abandon et reçoit toujours beaucoup d'attention.

Chaque jour, plusieurs anciens salariés passent la journée à l'usine. Installés dans un bungalow à l'entrée, ils surveillent toutes les allées et venues des visiteurs.

Ces anciens employés licenciés lors de la fermeture de l'usine sont animés par l'espoir que le site soit repris par un nouvel entrepreneur et veillent à ce que les machines de l'usine restent en bon état et ne soient pas démantelées par le groupe Sequana, propriétaire des lieux.

Environ une quinzaine d'ex-employés se relaient ainsi pour ne pas laisser le site sans surveillance, semaine comme week-end. Ils font des rondes et informent de tous les problèmes au groupe Sequana, comme des fuites d'eau, qui procède alors aux réparations.

"Il faudra qu'ils nous passent sur le corps !"

Et si, au fil des mois, ils sont devenus de moins en moins nombreux à monter la garde, les anciens salariés qui restent sont tout à fait déterminés : "Il faudra qu'ils nous passent le corps pour démonter les machines", assure Franck Saillot, délégué de la CGT d'Arjowiggins.

Le site est aussi animé par le bureau de reclassement installé à l'usine, qui voit défiler des anciens de l'usine. Ceux-ci en profitent alors pour venir saluer et discuter dans le bungalow avec leurs anciens collègues.

De plus, l'usine reçoit l'attention des jardiniers qui viennent régulièrement entretenir les espaces verts. Et parfois aussi la papeterie se met sur son trente-et-un pour recevoir de potentiels repreneurs et se remettre à tourner...

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