Amère fin pour les ex-salariés de l'usine UPM de Docelles (88)

Située en Lorraine, la papeterie arbore en juin 2013 une banderole "Usine et les salariés à vendre". © Google Street View

Le bras de fer entre le groupe papetier finlandais UPM et les salariés licenciés en janvier 2014 est terminé.

Les anciens salariés de la papeterie Docelles située dans les Vosges avaient mis leur dernier espoir dans cette énième confrontation judiciaire. Mais les juges de la cour d'appel de Nancy ont tranché : ils ont jugé la plainte des anciens salariés de l'usine vosgienne irrecevable.

Après que les conseillers prud'homaux se soient déclarés incompétents en novembre 2014 pour juger leur requête et que le tribunal de commerce d'Épinal ait débouté leur demande en octobre dernier, ils espéraient que la justice penche enfin en leur faveur.

Les ex-salariés réunis en société coopérative ouvrière de production (scop) contestaient le prix de vente du site demandé par le papetier finlandais. Ils étaient prêts à mettre 3 millions d'euros alors que l'UPM en exige 10 millions. Ils faisaient valoir que ce montant était surestimé et surtout que la direction avait déclaré qu'elle laisserait l'usine aux salariés pour un euro symbolique.

Mais le 27 janvier dernier, la cour d'appel de Nancy a jugé cette requête "irrecevable".

Me Blindauer, l'avocat de la scop, a indiqué à Vosges Matin qu'il ne se pourvoirait pas en cassation.

"Aujourd'hui le désespoir est dans nos cœurs, car plus rien ne peut empêcher les tenants de ce capitalisme sauvage de raser notre usine et mettre un terme à une tradition papetière ancrée à Docelles depuis plus de cinq siècles", a indiqué dans un communiqué Nicolas Prévot, président de l'association Sauver la papeterie de Docelles.

Un bras de fer qui dure depuis 22 mois

Créée en 1478, l'usine vosgienne comptait environ 150 salariés en janvier 2013 quand le groupe UPM annonce qu'il souhaite vendre le site.

Sans repreneur UPM annonce qu'il va fermer le site.

84 salariés décident alors de reprendre l'usine sous la forme d'une scop. Ils fabriqueraient des papiers d'emballage et des papiers spéciaux destinés à la digigraphie notamment. Ce projet prévoyait la reprise de 116 salariés la première année.

"UPM avait jusqu'alors indiqué que, faute de repreneurs, il laisserait l'usine aux salariés pour un euro symbolique et devait participer financièrement au plan de reprise par le biais du plan social," explique l'association Sauver la papeterie de Docelles.

En janvier 2014, UPM ferme l'usine et licencie les employés.

En mars 2014, le papetier demande à la scop 10 à 12 millions d'euros. Elle est prête à mettre seulement 3 millions.

La scop estime que le papetier n'a jamais eu de réelles intentions de vendre, limitant ainsi la concurrence.

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