La feuille de route ambitieuse de l'industrie papetière

Réduction des émissions de CO2 et voies de décarbonisation pour l'industrie européenne papetière d'ici 2050. © CEPI

L'industrie papetière compte d'ici 2050 augmenter les investissements de 40%, pour transformer l'industrie en Europe et mener la bioéconomie à faibles émissions de carbone d'ici 2050.

La Confédération européenne de l'industrie papetière (CEPI) vient de publier la version révisée de sa feuille de route pour 2050. Elle prévoit la nécessité d'investissements en hausse de 40 % pour réduire ses émissions de carbone de 80 % et créer 50 % de plus-value par rapport à 2010.

+ 40 % d'investissements

L'industrie de la fibre et du papier forestier a investi environ 3,5 milliards d'euros par an depuis 2010 en biens d'équipements en Europe pour réduire l'émission de carbone et faire croître le secteur.
Cependant des experts externes prévoient la nécessité d'investir en plus 24 milliards d'euros d'ici 2050 pour faire en sorte que les mesures de décarbonisation identifiées produisent effectivement les effets escomptés. Au cours de la même période, 20 milliards d'euros devront être investis dans la production de nouveaux produits biologiques.
Ces 44 milliards (soit 1,2 milliard par an) représentent une hausse de 40 % des investissements actuels.

- 80 % d'émission de carbone

La décarbonisation de 80% entre 1990 et 2050 nécessitera une combinaison de mesures, axés sur la baisse des émissions directes (avec l'efficacité énergétique, la flexibilité de ses sources d'énergie, le passage aux combustibles non-fossiles, les technologies émergentes), des émissions indirectes et le transport.

+ 50 % de valeur ajoutée

La CEPI compte augmenter de 50 % la valeur ajoutée par rapport à 2010, pour atteindre environ 25 milliards d'euros en Europe d'ici à 2050 (valeur ajoutée au coût des facteurs).

Projection de la croissance de la valeur ajoutée pour l'industrie européenne des fibres et du papier forestier d'ici 2050 (en milliards d'euros).

"Ce développement devrait partiellement résulter des gains d'efficacité, grâce à une fabrication plus intelligente, à une meilleure gestion des données et à la révolution Industry 4.0.

L'ajout de nouvelles fonctions et services aux produits existants en papier et en carton – connectivité, anti-contrefaçon, hydrophobie, etc. – peut également offrir de nouvelles façons de différencier la production européenne de la concurrence mondiale avec des solutions plus valorisées et sur mesure. Conjugués à la croissance des segments de produits existants, tels que l'emballage, l'hygiène ou les papiers spéciaux, ces développements généreraient 5 milliards d'euros de valeur ajoutée."

Le développement de nouveaux produits biologiques devrait aussi contribuer à cette hausse de la valeur ajoutée (+ 3,5 milliards d'euros). "De nouveaux additifs alimentaires aux biocomposites, des biocarburants avancés à la nanocellulose, ces produits biologiques émergents apporteront encore plus de possibilités de croissance à partir de solutions renouvelables et novatrices pour s'éloigner de l'économie fossile."

Le rôle des politiques européens

"La Commission européenne a à juste titre mis l'accent sur l'investissement, commente Sylvain Lhôte Cependant, il manque un engagement à long terme pour ramener les investissements de fabrication en Europe. Il est temps d'agir. Le cadre politique de la prochaine décennie est en train d'être façonné maintenant et pour les trois prochaines années".

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