La difficile mise en application des règlementations sur l'emballage

Que faire notamment des emballages qui ne sont pas en plastique mais en contiennent un peu ?

L'emballage est au cœur de toutes les attentions. À travers la directive européenne Single-use-plastics (Plastiques à usage unique), la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), de nouvelles règlementations visent à limiter, et à plus longue échéance, interdire les emballages plastiques à usage unique.

Une définition extensive de l'emballage plastique

« Ces règlementations ont été construites très vite sur des idées qui semblent très simples, mais s'avèrent être particulièrement complexes à mettre en œuvre », explique Kareen Desbouis, Déléguée générale de Carton ondulé de France, qui représente 70 % des entreprises françaises du secteur du carton ondulé.

Que faire notamment des emballages qui ne sont pas en plastique mais en contiennent un peu ? « La difficulté que nous pose la directive Single-use-plastics est qu'elle a une définition complètement extensive de l'emballage plastique à usage unique, dans le sens où tout emballage qui contient un peu de plastiques, quel qu'en soit le matériau majoritaire, est considéré, au titre de cette directive comme un emballage plastique », souligne Kareen Desbouis.

De nombreux emballages en carton intègrent une fine pellicule plastique, notamment par la nécessité de propriétés barrières. « Les fabricants proposent des solutions qui certes embarquent du plastique, mais réduisent néanmoins la quantité de plastique utilisée. L'emballage carton étant très recyclé, le peu de plastique qui est éventuellement embarqué ne se retrouve pas dans la nature. »

Une difficile application

Certaines règlementations vont être difficiles à mettre en œuvre pour les industriels. Parmi les très nombreuses dispositions prévues par la loi, l'interdiction en 2022 des suremballages en plastique pour les fruits et légumes de moins de 1,5 kg.

« Pour les fruits qui ne sont pas trop humides, comme les pommes, il est possible de remplacer le plastique par un traitement, mais pour d'autres produits, par exemple les endives, cela va être compliqué, il n'y a pas forcément de solutions techniques disponibles. Nous espérons qu'il y aura des dérogations. »

La Déléguée générale de Carton ondulé de France reste cependant confiante. « Les entreprises essayent de répondre au mieux. Sur tous les fronts, il y a des choses à développer. On va voir dans les années qui arrivent beaucoup d'innovations. Je fais confiance à l'inventivité de nos adhérents qui arrivent à créer de nouveaux emballages très pointus et très inventifs ».

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