Face aux adblockers, l'industrie de la pub en ligne avoue s'être plantée

Quand la fédération mondiale de la publicité en ligne fait son mea culpa…

"On s'est plantés", annonce d'emblée Scott Cunningham, senior vice president d'Interactive Advertising Bureau (IAB) dans un communiqué publié jeudi dernier sur le site de l'association.

Face au mécontentement des internautes qui sont de plus en plus nombreux à se tourner vers des bloqueurs de publicité (ad blockers), la fédération mondiale de la publicité en ligne, qui édicte les normes de la pub sur internet, vient de faire un mea culpa plutôt inattendu.

Ces dernières années, les ad blockers se sont en effet largement développés sur la toile. Et la décision récente d'Apple d'autoriser les ad blockers sur les iPhone, qui étaient jusqu'à présent interdits, a fini par convaincre l'IAB de réorienter sa stratégie.

Vers un nouveau standard

L'organisme a ainsi affirmé son intention de revoir les standards de la publicité à travers le lancement du programme "Lean", une nouvelle certification pour les publicités en ligne réservée aux formats plus légers, moins invasif et consentis. Il s'agirait par exemple de supprimer les publicités qui viennent perturber la lecture ou qui sont trop agressives (bannières clignotantes, pop-up qui surgissent lors de la navigation, etc.).

« La publicité sur le web a servi de fondation à une économie qui, encore aujourd'hui, permet de soutenir un web gratuit et démocratique », explique Scoot Cunningham. Mais celui-ci reconnaît que les éditeurs sont allés trop loin, jusqu'à "dégouter" les utilisateurs. « En y repensant, notre volonté de gratter quelques centimes nous a sans doute coûté plusieurs dollars relativement à la fidélité du consommateur », a-t-il ajouté.

L'enjeu est considérable ; en 2015, l'utilisation des ad blockers aurait déjà généré pour les éditeurs plus de 21 milliards de dollars de manque à gagner, soit 14 % des dépenses publicitaires mondiales. En France, un internaute sur 4 utiliserait un adblock.