La flexographie, un procédé d'impression encore méconnu

Encore méconnue et souvent assimilée à un procédé d'impression de faible qualité, la flexographie vient cependant concurrencer des techniques comme l'offset sur les marchés des étiquettes et des cartonnages fins.

La flexo est un procédé d'impression qui utilise une forme imprimante souple en relief : le cliché. Très présente dans le domaine de l'emballage, la flexographie est utilisée pour l'impression de supports aussi variés que le film polyéthylène, le papier, le carton ondulé et le carton plat. Longtemps, les clichés étaient composés de caoutchouc, avant l'apparition des plaques photopolymères dans les années 70.

Ce principe d'impression, relativement comparables au principe du tampon encreur mais à l'échelle industrielle, s'en différencie notablement, par la possibilité qu'il offre de réaliser des impressions en plusieurs couleurs, avec des formats de plaques allant jusqu'à 1,30 m x 2,00 m. Dans la pratique, un cliché flexo se présente sous la forme d'une plaque souple en relief, dont l'épaisseur varie selon le support imprimé (de 0,76 mm à plus de 6 mm), plus le cliché étant mince, meilleure étant la qualité d'impression.

La flexo est utilisée dans deux cas de figure : tout d'abord pour imprimer certains supports qui ne peuvent l'être que par ce procédé : films polyéthylène (sacs plastiques) ou carton ondulé par exemple. Elle est également utilisée sur d'autres supports et vient alors concurrencer des techniques comme l'offset. C'est le cas des marchés de l'étiquette, des sacs papier et du carton plat. Le tableau ci-joint donne un bon aperçu de la part de marché de cette technique pour chacune de ses utilisations en Europe.

Les spécificités de cette technique sont nombreuses et se retrouvent tout d'abord au niveau du prépresse. La conception de la photogravure flexo doit en effet tenir compte de certaines contraintes particulères, comme l'anamorphose (réduction de la taille du cliché dans le sens de passage), les recouvrements et le dégraissement de la trame.

Par rapport à l'offset, les plaques photopolymères flexo s'insolent, non pas avec un film positif brillant mais avec un film négatif mat. La préparation des clichés exige de surcroît un matériel important : châssis d'exposition, graveuses, séchoirs et unité de traitement.

Ces équipements justifient rarement leurs achats par les imprimeurs. Ce sont généralement les photograveurs flexo qui livrent la forme imprimante prête à monter sur la presse. Notons aussi l'apparition de CTP (Computer To Plate) flexo.

Enfin, dernière différence notable, une gamme d'encres nettement plus étendue que pour les autres procédés d'impression, du fait d'une très grande diversité des supports imprimés : encres à l'eau pour le carton ondulé, encres à solvants pour le polyéthylène, encres UV, etc.

L'avenir de la flexo semble très prometteur, la croissance de ce secteur étant nettement plus forte que celle des autres procédés d'impression.

Cette croissance s'explique par une très rapide évolution des techniques flexographiques - apparition du CTP (Computer To Plate) et de presses flexo petites laizes, utilisation d'encres UV – qui permettent désormais d'obtenir des réalisations de très haute qualité.

Aujourd'hui, les principales opportunités qui s'offrent à la flexo sont les marchés de l'étiquette et du carton plat, ce dernier étant le plus prometteur, cette technique permettant de réaliser des impressions en trame 150, gaufrage et vernis en ligne, avec une qualité égale à l'offset.

Si l'avenir semble assuré pour la flexo, une question subsiste cependant à son sujet : le principal frein à son développement réside-t-il dans la nécessaire évolution des mentalités de ses utilisateurs finaux ou dans la trop grande discrétion de ses intervenants ?

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