Colères d'affiches, un film sur l'affichiste Alain Le Quernec

Luttes sociales en pays Bigouden, par Alain Le Quernec 1982.

Ses bigoudènes portant le drapeau rouge ou sa Bécassine le poing levé sont entrés dans l'histoire.

Ses bigoudènes portant le drapeau rouge ou sa Bécassine le poing levé sont entrés dans l'histoire. Connu internationalement, l'affichiste breton Alain Le Quernec accompagne depuis plus d'un demi-siècle les mouvements sociaux et culturels. Le réalisateur Pierre-François Lebrun a dressé son portrait dans un documentaire actuellement disponible en replay sur France3.

Né en 1944, Alain Le Quernec a fait des études d'art à Paris. Dans les années 1970, il se rend à Varsovie où il se forme auprès de Henryk Tomaszewski, considéré comme le père de l'école polonaise de l'affiche. Une rencontre qui a eu une influence déterminante sur son parcours artistique. "Tout ce qui figure sur une affiche doit être justifié. Il ne doit pas y avoir de choses inutiles", explique dans le film l'un des anciens élèves du maître.

En rentrant de Varsovie, il est nommé professeur de dessin à Quimper. Parallèlement à son travail d'enseignant, il fait des expositions et répond à des commandes d'affiches. Sa première affiche imprimée en grand nombre est Marianne Espoir, une affiche électorale du parti socialiste pour les élections législatives de 1973.

Quelque part partout, 1979. Affiche d'Alain Le Quernec pour Amnesty International.

Mais c'est avec une affiche d'Amnesty International tirée à 400 000 exemplaires qu'il se fait connaître au-delà des terres bretonnes. Luttes sociales, affiches électorales, pièces de théâtre, il accompagne par son travail les mouvements sociaux, politiques et culturels de la seconde moitié du 20e siècle. À partir des années 1990, il se lance dans les dessins de presse en collaborant avec le journal Le Monde.

Le travail d'Alain Le Quernec est actuellement exposé au Centre du graphisme à Échirolles, près de Grenoble. On y retrouve une centaine d'affiches, des éditions, des travaux plus personnels, des croquis préparatoires, ou encore des dessins de presse. Et quand Alain Le Quernec doit définir son métier, voilà ce qu'il répond…

« Mon métier ?

Affichiste ? Le mot est démodé.

Graphiste ? Trop technique.

Artiste ? Trop prétentieux.

Publicitaire ? Pas d'insulte, s'il vous plaît.

Je ne suis pas sûr qu'il y ait un mot pour définir ce métier. Je ne suis pas sûr que ce métier existe. »

Plus d'articles sur le thème