L'Association française des distributeurs de papier et d'emballage (AFDPE) représente des entreprises cumulant près de 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Benjamin Jouffroy vient d'être élu président du syndicat professionnel. L'homme également à la tête de Papeteries du Dauphiné - Multisiam basé dans les Alpes-Maritimes nous présente les lignes directrices de son mandat.
GraphiLine : Quels sont vos projets en tant que président de l'AFDPE ?
Benjamin Jouffroy : Nous souhaitons redonner avec Afonso Chaby (directeur général d'Inapa France, élu vice-président et trésorier de l'AFDPE, NDLR) une dynamique de filière à l'association. Son rôle est aujourd'hui est axé essentiellement sur les enjeux sociaux de la distribution (convention collective, formation, négociation annuelle obligatoire NAO…). Cette dimension sociale importante doit être maintenue, mais nous souhaitons l'élargir pour faire face aux enjeux de la distribution en général et de la distribution dans le secteur des arts graphiques en particulier.
Nous avons initié un partenariat avec la Confédération du commerce de gros et international (CGI) qui permet d'aborder en ce sens les problématiques générales du commerce de gros, avec la relance notamment d'une commission transport et logistique intersecteurs.
Nous allons proposer plusieurs projets à l'association afin de prendre en compte la spécificité sectorielle des arts graphiques, qui vit encore une nouvelle crise. Une crise inédite certes, mais bien une nouvelle crise après de nombreuses années déjà relativement compliquées.
L'objectif est de renforcer la base d'adhérents avec un certain nombre d'entreprises identifiées et également renforcer les échanges en amont et en aval (clients) dans une logique de filière.
Par rapport à la hausse des prix des papiers et cartons, quels moyens allez-vous mettre en place ?
En ce qui concerne la hausse actuelle des papiers et cartons, l'AFDPE ne peut rien mettre en place de particulier. Nous les subissons de la part des producteurs, toutes qualités confondues, et chaque adhérent est contraint de les gérer selon ses propres contraintes en amont (côté producteur) et en aval (clients privés et publics).
Ce qui est certain, c'est que ces hausses, par leur ampleur et leur virulence, doublées d'un effet 'pénurique' qui semble durer, constituent un enjeu majeur : d'une part aujourd'hui, dans l'organisation quotidienne des entreprises avec des tensions importantes, dans tous les sens du terme ; et d'autre part, demain pour notre secteur, tant les conséquences de cette crise vont accélérer la transformation des arts graphiques, en favorisant peut-être une nouvelle fois la réduction du print traditionnel, mais en aboutissant à l'émergence de nouveaux modèles économiques tant chez les distributeurs que chez les imprimeurs.
Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui je pense, tous les acteurs de notre filière, producteurs, distributeurs, imprimeurs et professionnels des arts graphiques, aspirent d'abord à retrouver une stabilité tout court (disponibilité produits, sourcing, délais de livraison longs pourquoi pas mais stables et certains…) bien au-delà d'une seule stabilité tarifaire, tant les difficultés quotidiennes liées aux approvisionnements et aux livraisons sont devenues difficiles.
