La fabrication d'un cliché flexographique

Image d'illustration © Kodak

Le photograveur est le spécialiste de la fabrication de clichés flexographiques. Voici toutes les étapes de sa production, ainsi que des astuces pour conserver un cliché plus longtemps.

La plaque photopolymère

La flexographie est un procédé d'impression directe, très utilisé dans l'industrie de l'emballage, notamment pour la fabrication d'étiquettes. Ses techniques de fabrication restent pourtant méconnues par rapport à d'autres moyens de reproduction industriels.

La forme imprimante, aussi appelée cliché, matrice, ou semelle, est en relief et son épaisseur varie entre 0,78 et 6,35 mm. L'utilisation de clichés minces offre une impression plus nette, un engraissement du point diminué, ainsi qu'un transfert d'encre optimal.

À l'état brut, le cliché flexographique se compose d'une plaque photopolymère, surmontée d'une couche carbone destinée à accueillir le négatif de l'image ou de la composition à graver.

Autrefois, le caoutchouc était la matière première utilisée dans la fabrication des clichés en flexographie, mais il est aujourd'hui largement remplacé par des résines synthétiques permettant une linéature plus fine et donc la reproduction d'un plus grand nombre de détails.

Fabrication de clichés
Fabrication de clichés

L'insolation

La fabrication d'un cliché conventionnel nécessite en moyenne 30 minutes. Les éléments du film négatif sont gravés au laser sur la couche de carbone, puis l'insolation du cliché par rayonnements UV façonne la matière par réticulation : les parties ajourées du négatif sont insolées et durcissent. La gravure du cliché au laser est très performante, car elle permet de reproduire des trames complexes et plus fines que par des procédés plus anciens.

De nos jours, il est possible de supprimer l'étape de fabrication du négatif en connectant directement l'ordinateur à l'insoleuse.

Le lavage et le séchage du cliché flexo

Le nettoyage du cliché insolé est réalisé avec des solvants, le plus souvent. Lorsqu'il est plongé dans la laveuse, le cliché perd ses dernières traces de carbone et la forme imprimante apparaît.

L'opération de séchage est la dernière étape de la fabrication d'un cliché flexographique. Effectué à une température comprise entre 50 et 60°, le séchage produit une mise en relief des zones d'impression et reste une étape délicate car le cliché, sensible à la chaleur, peut subir une rétractation si les paramètres ne sont pas respectés.

Machine de lavage pour clichés flexographiques.
Machine de lavage pour clichés flexographiques.

Découpe des plaques

Selon le photograveur, les dimensions de la plaque photopolymère à l'état brut peuvent être de 1m x 2m. Pour économiser un maximum de matière, les clichés à produire sont amalgamés, puis découpés pour correspondre au format final, commandé par l'imprimeur.

Astuces de conservation d'un cliché flexo

Le cliché flexographique est sensible à la lumière. Pour prolonger sa durée de vie, il est important de le nettoyer correctement à l'eau après chaque utilisation et de ne pas l'exposer aux rayons lumineux plus de quelques jours : durcissement de la matière en une semaine.

Une pression trop forte lors du roulage peut aussi endommager le cliché et l'user plus rapidement. Une fois l'impression du job réalisée et après le lavage, il faudra ranger les clichés en vue d'un prochain tirage. Pour celà, il est conseillé de les stocker dans des pochettes opaques de type enveloppes kraft en intercalant chaque couleur (et donc chaque cliché) par des plaques de mousse pour les protéger des chocs et des frottements.

Rangement de clichés. © CAPL Vini
Rangement de clichés. © CAPL Vini
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