Le règlement (UE) 2021/2117 publié le 21 décembre 2021 modifiant les règles d'étiquetage des vins et vins aromatisés en Europe vient d'entrer en application le 8 décembre dernier. La déclaration nutritionnelle et la liste des ingrédients sont désormais des mentions obligatoires à faire figurer sur l'étiquetage des bouteilles de vin. Deux possibilités s'offrent au monde vitivinicole : réussir à caser ces informations dans le peu de surface disponible sur une contre-étiquette ou opter pour la dématérialisation via un QR code.
Le code QR incontournable ?
La possibilité est laissée aux producteurs d'imprimer toutes les mentions légales sur les espaces disponibles, mais à moins de se munir d'une loupe voire d'un microscope pour les lire, cela semble difficile. Le QR code devient incontournable.
De plus, la liste complète des ingrédients, dont les additifs présents dans le produit fini même sous forme modifiée, doit être établie dans l'ordre décroissant de leur importance lors de l'élaboration du vin. Une liste qui peut être longue, mais qui, surtout, peut être amenée à varier jusqu'à la fin du processus de vinification. Les allergènes doivent par contre figurer lisiblement sur l'étiquette ou la contre-étiquette.
Le tableau nutritionnel, lui aussi un peu encombrant, peut être accessible via le QR code. Dans ce cas, la valeur énergétique pour 100 ml doit apparaître sur le devant ou l'arrière de la bouteille. Symbolisée par la lettre E, elle est exprimée en calories (kcal) ou en kilojoules (kj).
Des lignes directrices un peu tardives de la CE
Ce n'est que le 24 novembre dernier que furent données par la Communauté européenne quelques lignes directrices pour la mise en œuvre de la nouvelle réglementation.
Il était acté que les vins produits et étiquetés avant le 8 décembre n'étaient pas concernés par ces mesures et pouvaient être commercialisés jusqu'à épuisement des stocks. La CE a donc clairement défini ce qu'était un vin produit : un vin ayant opéré sa fermentation définitive.
La mention "ingrédients" doit être inscrite à proximité du QR code, mais aucune information concernant la langue à utiliser n'a encore été donnée.
Cette annonce a suscité un tollé auprès de producteurs qui, par un souci d'anticipation, avaient déjà fait imprimer leurs étiquettes avec un e-code… mais sans la mention "ingrédients".
Une dématérialisation encadrée et coûteuse
Pour la dématérialisation des informations, le producteur peut avoir recours à son propre système ou passer par les services de plateformes. Le consommateur accédera ainsi à une page internet qui ne contient pas d'informations commerciales ou marketing.
Sachant qu'un code QR est attribué par lot (produits élaborés dans des conditions identiques) et que la compilation des informations et la gestion de la dématérialisation des flux de données sont payantes, ce nouvel étiquetage risque d'engendrer un surcoût.
Ce surcoût sera-t-il supporté par le consommateur ? Il faudra attendre les millésimes 2024 et leur mise en vente en 2025 pour le savoir.