Aides à la presse - Ce qui se cache derrière les chiffres

Attention au contre-sens à la lecture des aides à la presse ! Tout ne va pas dans la poche des journaux.

Le montant des aides versés à la presse a été publié par l'État pour la première fois en 2012.
Mais plusieurs précisions sur ces sommes sont nécessaires : elles englobent différentes sortes de subventions. Bien souvent c'est la somme de toutes ces aides qui est mise en avant dans les médias et qui est critiquée.

Certaines aides sont des aides à la diffusion et sont donc proportionnelles au nombre d'exemplaires.
Mais surtout, toutes les aides à la presse ne vont pas directement dans la poche des éditeurs. Certaines sont directes et d'autres sont versées à des tiers.

Les aides directes, aides versées directement aux titres sont composées :

  • des aides au maintien du pluralisme (l'aide aux quotidiens nationaux d'information politique et générale à faibles ressources publicitaires et l'aide aux quotidiens régionaux, départementaux et locaux d'information politique et générale à faibles ressources de petites annonces).
  • des aides reçues au titre du fonds stratégique pour le développement de la presse (l'aide à la modernisation et mutation industrielles, l'aide aux développements numériques et l'aide au développement du lectorat de la presse).
  • de l'aide au portage qui fait partie des aides à la diffusion. Elle finance une partie de la distribution des publications d'information politique et générale au domicile des abonnés par portage, c'est-à-dire sans utiliser le transport de presse postal.


L'aide à la distribution est une aide versée directement aux titres mais elle ne reste pas dans les comptes de l'entreprise.

D'autres aides ne sont pas versés aux titres : les aides à la modernisation sociale, l'aide SNCF et la compensation du tarif postal.


L'aide à la modernisation sociale est versée aux salariés en cessation d'activité et relève des conventions collectives de travail.


L'aide SNCF est une aide à la diffusion et permet des tarifs réduits accordés par la SNCF pour le transport des journaux et prise en charge en partie par l'État.
La compensation du tarif postal, première aide publique de soutien à la presse, est aussi une aide à la diffusion. Elle est versée à La Poste pour compenser les coûts de la mission de service public de transport postal, coûts évalués par l'opérateur.

Dans les aides globales, sont donc comptabilisée l'aide à la diffusion, calculée en fonction du nombre d'exemplaires diffusés.


S'agissant des aides du fonds stratégique pour le développement de la presse, les subventions sont majorées : il s'agit de subvention sur projets, et non de versements effectués à l'issue de la réalisation du projet. Or, un écart parfois important est constaté entre ces deux données, du à d'une réalisation moindre du projet par l'éditeur qu'initialement prévue. Les éditeurs peuvent donc être amenés à rembourser une partie de cette aide.

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