L'impression 3D, une réponse efficace à la crise sanitaire

Depuis le début du confinement, environ 250 000 visières ont été produites par impression 3D ou découpe laser en France.

La crise sanitaire a donné un grand coup d'accélération à l'impression 3D. Partout dans le monde, des imprimantes 3D sont utilisées pour fabriquer en urgence des masques ou des visières de protections pour les soignants.

L'imprimerie Briqueteur, fondée en 1885 et installée à Haubourdin dans le Nord (59), a ainsi utilisé dès le début du confinement ses nouvelles imprimantes 3D afin de fabriquer des visières de protections qu'elle a offertes aux soignants de la région.

À Barbezieux-Saint-Hilaire dans le Sud-Ouest (16), c'est le Pôle numérique et mobilité du centre socioculturel du Barbezilien qui a conçu des visières en plastique grâce à une imprimante 3D prêtée par l'Espace Numérique Sud Charente.

La société française d'impression 3D Dagoma, implantée à Roubaix, a quant à elle réquisitionné son parc de 300 imprimantes 3D pour produire des visières de protection.

La mobilisation des makers

Depuis le 18 mars 2020, environ 250 000 visières ont été produites par impression 3D ou découpe laser en France, révèle la tribune collective « Makers et fablabs contre le coronavirus » publiée par le Réseau Français des Fablabs.

Cette production impressionnante a été rendue possible par la mobilisation de plus de 5000 makers bénévoles et 100 fablabs. La tribune appelle à la prise en compte par l'État et les pouvoirs publics de cette mobilisation sans précédent.

« En attendant la réaction au plus haut, les CHU valident des solutions de fortune, empiriquement et sans cadre légal clair, quand il n'y a rien d'autre à disposition et que la réponse immédiate au terrain est littéralement vitale », explique le texte.

En attendant cette reconnaissance, l'AP-HP a lancé la plateforme Covid3D pour homologuer des modèles sans brevets issus de la recherche ouverte pour les diffuser avec des spécifications de fabrication et de distribution sécurisées.

Capture d'écran du site Covid3D de l'AP-HP.

Une technologie adaptée aux mesures d'urgence

Arthur Wheaton, professeur spécialiste des questions sociales et manufacturières à l'université Cornell de New York, a expliqué à l'AFP pourquoi la flexibilité de l'impression 3D en fait une technologie particulièrement adaptée aux situations d'urgence.

« Vous avez besoin simplement d'un fichier informatique différent. Si vous voulez que l'imprimante passe de l'impression des masques à celle de coton-tige, vous mettez un autre fichier. Ce n'est pas possible dans une usine traditionnelle, où il vous faudra la réaménager et installer des équipements adaptés. »

En France, l'AP-HP met tout en œuvre pour valider scientifiquement les différents modèles d'équipements conçus sur le terrain. Une fois validés, ces modèles pourront être reproduits en grande série par les industriels, les entreprises, les fablabs, et les makers indépendants.

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