L'industrie papetière française, le secteur industriel qui a le mieux tenu pendant le confinement

Le syndicat professionnel des entreprises françaises productrices de pâtes, papiers et cartons dresse le bilan du secteur pendant la période du confinement.

"C'est le secteur industriel qui a le mieux tenu pendant le confinement : 90 % de la production a été maintenue" a annoncé Philippe d'Adhémar, président de l'Union française des industries des cartons, papiers et celluloses (Copacel) lors de la présentation annuelle des résultats du secteur.

Une industrie lourde et une forte mobilisation des salariés

Cette forte activité entre le 17 mars et le 11 mai 2020 est due à plusieurs raisons, analyse-t-il.

Elle provient déjà d'une nécessité vitale : "L'industrie papetière est une industrie lourde. Elle n'est pas facile à arrêter, mais surtout une fois arrêtée, on subit et supporte des frais considérables qui peuvent compromettre l'avenir de nos activités."

Mais cette belle performance n'aurait pas été possible sans volonté des salariés. "Après des premiers jours difficiles, il y a rapidement eu un sursaut et une très forte réactivité de nos équipes pour mettre en place les conditions sanitaires et faire tourner les usines malgré un taux d'absentéisme (gardes d'enfants, personnes fragiles…). D'ailleurs, notre industrie a été l'une des premières à éditer son guide des bonnes pratiques pour maintenir son activité." 

"Il faut saluer l'engagement des équipes" de l'industrie papetière

Philippe d'Adhémar ajoute : "Il faut saluer l'engagement des équipes et du personnel dans notre activité. Dans les médias, on a beaucoup salué les soignants, la grande distribution et la chaîne logistique à juste titre. Mais cela donnait l'impression qu'il n'y avait pas besoin de producteurs, comme si les produits se généraient dans les supermarchés ou dans la logistique. Pour qu'il y ait cette continuité de fournitures, il a bien fallu que les salariés du secteur productif se mobilisent fortement."

Quelques tensions sur l'offre de papier recyclé

Pendant cette période de confinement, le président de la Copacel note également des tensions sur les offres des papiers cartons à recycler. "C'est la matière principale d'une grande partie de nos usines" en particulier dans l'emballage. "Il y a eu un moment de tension assez fort, avec des secteurs consommateurs d'emballages et générateurs de ces déchets à recycler qui se sont arrêtés, mais aussi les centres de tri qui ont calé au début du confinement. La situation s'est ensuite apaisée et améliorée."

La démonstration d'un secteur essentiel aux Français

Cette période a permis également de mettre en lumière l'importance des productions papetières, aussi bien l'emballage dont la première matière est le carton, les produits liée à l'hygiène, que les papiers graphiques notamment pour le soutien de la scolarité à domicile. "Je crois que nous avons montré que nous n'étions pas une industrie qui produisait des biens 'superflus' mais des biens nécessaires et essentiels."

Mais la menace de la récession plane 

Malgré ce bilan positif, Philippe d'Adhémar s'attend à des jours difficiles. "La menace liée à la récession est réelle et sérieuse. Elle va fragiliser notre secteur en raison de problème de compétitivité et de demande, alors même que nous sommes une industrie dont on va avoir besoin." (Lire à ce sujet : L'industrie papetière française menacée par la récession)

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