Interview / Tout le secteur de l'emballage est remis en cause

Kareen Desbouis, Déléguée générale de Carton ondulé de France.

Kareen Desbouis, Déléguée générale de Carton ondulé de France, fait le point sur les grands enjeux de la filière.

Comme toutes les industries, le carton ondulé a été impacté par la crise sanitaire. Sur l'année 2020, la production s'est élevée à 2,6 millions de tonnes de carton ondulé, soit une baisse de 5,3 % par rapport à 2019 (– 3,9 % en m2) pour un chiffre d'affaires de 2,87 milliards d'euros, soit -7,6 % par rapport à 2019. Kareen Desbouis est Déléguée générale de Carton ondulé de France, qui représente 70 % des entreprises du secteur.

Comment se porte le secteur dans cette période de crise sanitaire ?

Les cartonniers ont traversé cette crise comme toutes les entreprises avec des difficultés et des réorganisations de production. Certains secteurs comme l'automobile se sont complètement arrêté pendant la crise, mais il y a eu une réorientation importante l'agroalimentaire, la chimie, la pharmacie, l'hygiène, et bien sûr le e-commerce. Des réorganisations se sont également faites selon les régions, puisqu'au début de l'épidémie, elles n'étaient pas toutes impactées de la même manière. Toute la filière a montré une grande agilité pour s'adapter à la crise et continuer à fournir ses clients.

Le e-commerce en revanche a beaucoup augmenté ?

Oui, d'après les chiffres de la Fevad nous étions environ à 14 % d'augmentation chaque année, et en 2020 nous avons atteint 28 % d'augmentation. Dans le carton ondulé (les emballages pour la vente en ligne sont essentiellement en carton ondulé), le e-commerce représentait avant la crise 5 à 7 % de la production. Post-crise, c'est difficile à évaluer, mais c'est en effet un domaine qui se développe beaucoup, avec des demandes qui peuvent être périodiques et requièrent donc pour les usines une certaine agilité.

Quels sont les gros chantiers de Carton ondulé de France ?

Les gros chantiers concernent les règlementations sur les emballages et leurs mises en œuvre ; la loi Agec, la loi climat en cours de discussion, la mise en œuvre de la directive Single-use-plastics (Plastiques à usage unique) qui concerne beaucoup d'emballages, et pas seulement les emballages plastiques.

Ces règlementations ont été construites très vite sur des idées qui semblent très simples, mais s'avèrent être particulièrement complexes à mettre en œuvre. Elles impliquent d'expliquer ce qu'est l'emballage, ce qu'est le papier carton, comment nous fonctionnons, toute la complexité de notre secteur. C'est aujourd'hui l'emballage plastique qui est principalement pointé du doigt, mais derrière c'est tout le secteur de l'emballage qui est remis en cause.

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