La filière papier-carton se dote d'une feuille de route de décarbonation de son industrie

Cette feuille de route fixe les objectifs et les moyens de réduction des émissions de CO2 d'ici 2030.

Après l'acier et l'aluminium, le ciment et les matériaux, et la filière chimie, le secteur papier-carton se dote d'une feuille de route de décarbonation de son industrie.

Construite avec le Comité stratégique de filière chimie-matériaux, l'Union française des industries des cartons, papiers et celluloses (Copacel), le ministère de la Transition écologique et le ministère de l'Industrie, cette feuille de route fixe l'objectif de réduction de 39 % des émissions d'ici 2030 (par rapport à 2015), tout en augmentant sa capacité de production de près de 5 % sur la même période.

Cette feuille de route dévoile aussi les deux leviers principaux pour parvenir à cet objectif : l'efficacité énergétique d'une part (récupération de chaleur fatale, autoconsommation de biogaz) et la production de chaleur bas-carbone d'autre part (biomasse et combustibles solides de récupération).

Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, saluent les efforts de la filière, qui se sont saisis rapidement des dispositifs d'aide financière du plan France Relance afin de concrétiser ou d'accélérer leurs investissements de décarbonisation.
Depuis le lancement de ce dispositif en septembre 2020, neuf projets ont déjà été soutenus qui permettront une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 230 000 tonnes de CO2 par an.

"Nous poursuivons notre travail avec les différentes filières industrielles pour décarboner rapidement l'industrie, et réduire notre dépendance aux énergies fossiles, a déclaré la ministre de la Transition écologique. Je salue les objectifs ambitieux fixés par la filière papetière, qui s'inscrivent pleinement dans cette logique. L'État continuera d'accompagner la filière pour lui permettre de décarboner ses processus de production. Nous posons ainsi les bases d'une économie plus durable et plus forte."

Et la Copacel par la voix de Philippe d'Adhémar, son président, souligne : "L'industrie papetière a, par son engagement, déjà réduit ses émissions de gaz à effet de serre de près de 55 % entre 2005 et 2020. Cette dynamique sera poursuivie, tout en exploitant la production papetière, dès lors que les entreprises auront accès aux leviers identifiés dans cette Feuille de Route. Il sera ainsi essentiel qu'elles puissent disposer d'un accès compétitif à ses matières premières biosourcées (bois, vieux papiers) ainsi qu'à une électricité décarbonée. Au-delà de cette réduction de ses émissions directes, l'industrie papetière lutte aussi contre le changement climatique en dynamisant l'activité du puits forestier et en prolongeant la séquestration du carbone grâce au recyclage des produits en papier/carton."

L'industrie papetière est émettrice de 2 millions de tonnes de CO2 en 2019 - soit 2,3 % des émissions liées à l'activité industrielle sur le territoire national. La filière a déjà réduit ses émissions de 45 % entre 2005 et 2015.

La Stratégie nationale bas carbone (SNBC) fixe pour le secteur global de l'industrie un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 35 % d'ici 2030 (par rapport à 2015).

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