Le petit bonhomme au cache-nez d'or tel que le décrit Antoine de Saint-Exupéry dans son livre provoque toujours autant d'engouement, même après quatre-vingts ans d'existence. Une aquarelle représentant le Petit Prince dialoguant avec un serpent, d'une dimension de 275 x 215 mm et réalisée sur un papier américain Fidelity Onion Skin, vient de trouver acquéreur lors de la vente aux enchères organisée par Christie's le 14 décembre pour un montant de 350 000 euros, soit dix fois plus que l'estimation initiale.
Cette aquarelle a été utilisée pour l'édition originale du conte philosophique parue aux éditions Reynal & Hitchcok le 6 avril 1943. Décrite comme étant "du plus grand intérêt et extrêmement rare" par la maison Christie's, ce dessin de Saint-Exupéry apparaît dans le chapitre XVII du livre lorsque Le Petit Prince visitant sa septième planète, la Terre, tombe en Afrique et découvre "une drôle de bête, mince comme un doigt" qui parle toujours par énigme : le serpent.
L'écrivain-aviateur, déjà connu pour ses livres comme Courrier Sud, Vol de Nuit et Terre des Hommes parus respectivement en 1929, 1931, 1939 avait répondu avec l'écriture du Petit Prince à une commande de son éditeur américain qui souhaitait un conte de Noël. Et c'est tout naturellement que le personnage aux cheveux ébouriffés qu'Antoine de Saint-Exupéry, formé aux beaux-arts, dessinait un peu partout depuis des années, vint illustrer son ouvrage.
Le Petit Prince est l'ouvrage le plus vendu au monde après la Bible avec des ventes de plus de 150 millions d'exemplaires, des éditions se chiffrant par milliers et des traductions par centaines. L'ouvrage est apparu en France en 1946 avec les éditions Gallimard. Mais les illustrations que l'on peut y trouver ne sont que des reproductions des planches de la version américaine.
Antoine de Saint-Exupéry a écrit dans Le Petit Prince : "C'est dur de se remettre au dessin, à mon âge, quand on n'a jamais fait d'autres tentatives que celle d'un boa fermé et celle d'un boa ouvert, à l'âge de six ans ! J'essaierai, bien sûr, de faire des portraits le plus ressemblants possible. Mais je ne suis pas tout à fait certain de réussir." S'il avait su que quatre-vingts années plus tard…
