Imprimerie de La Provence à l'arrêt : tensions autour du transfert vers MOP Vitrolles

Le quotidien régional La Provence est absent des kiosques depuis le samedi 3 mai 2025 en raison d'un mouvement de grève reconductible des ouvriers du livre. Au coeur du conflit, un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) touchant 72 postes et un projet de transfert de la production vers une autre imprimerie.

Le transfert industriel de La Provence suscite des remous dans les ateliers d'impression. Les rotatives de l'imprimerie historique de La Provence, située à Marseille, sont à l'arrêt depuis le samedi 3 mai. À l'appel du syndicat Filpac-CGT, les ouvriers de l'imprimerie ont engagé une grève reconductible, en réaction à l'annonce du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) visant 72 postes, dont 51 au sein de l'imprimerie. Selon le syndicat, ce PSE est "brutal et unilatéral".

Un conflit social autour du transfert de l'impression

La direction justifie cette restructuration par la fermeture programmée du site historique marseillais à l'automne. Le bâtiment devant être cédé, cette fermeture avait été actée avant même le rachat de La Provence par CMA CGM en 2022, rappelle Jean-Christophe Tortora, directeur général de CMA Médias, dans Le Figaro.

Initialement, un projet d'imprimerie commune avec Nice Matin au Muy avait été envisagé. Mais faute de permis de construire, celui-ci a été abandonné au profit d'un rachat de l'imprimerie MOP (Méditerranée Offset Presse), située à Vitrolles, à une trentaine de kilomètres de Marseille.
Cette structure, qui imprime notamment La Marseillaise, pourrait absorber la production de La Provence.

Des promesses de reclassement insuffisantes selon les syndicats

La direction de La Provence assure dans Le Figaro que 25 propositions de reclassement ont été formulées, certaines au sein de MOP, d'autres dans d'autres entités de CMA CGM.

Mais la Filpac dénonce une absence de garanties pour tous les salariés, un dialogue social au point mort et un risque réel de précarisation. Le communiqué publié le 3 mai par le syndicat évoque "une casse sociale imposée sans dialogue réel" et une "stratégie de désengagement masquée" et réclame "l'ouverture de véritables négociations sur l'avenir de l'entreprise".

La grève reconductible se poursuit sans issue immédiate. Faute d'impression, La Provence comme La Tribune Dimanche renvoient les lecteurs vers leurs versions numériques. La mobilisation pourrait s'intensifier à l'approche du 12 mai, date prévue pour le lancement formel du PSE.

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