Vistaprint regrette d'avoir payé aussi cher Exaprint

Robert Keane, président et fondateur de Cimpress. © Cimpress

Le géant américain de l'impression en ligne estime un badwill de 30,8 millions dû à Exagroup.

Cimpress, le propriétaire du géant de la vente en ligne de produits imprimés Vistaprint, continue à afficher une croissance à deux chiffres. Avec +29 % (436 millions de dollars) de chiffre d'affaires au 3e trimestre (au 31 mars 2016) par rapport au même trimestre 2015, le groupe continue à afficher une santé de fer. Mais ces derniers résultats sont ternis par les chiffres du français Exagroup, maison-mère d'Exaprint, spécialisé dans la vente en ligne de produits d'imprimerie auprès des revendeurs.

Le groupe américain affiche une perte d'exploitation de 17,5 millions de dollars, contre un bénéfice de 4,3 millions de dollars d'exploitation sur la même période 2015. Il annonce une survaleur (ou goodwill qui est la différence entre le prix d'acquisition et la juste valeur de l'entreprise acquise) de - 30,8 millions due à Exagroup.

Pour rappel, en avril 2015, Cimpress a déboursé 91,3 millions de dollars pour une participation de 70 % dans Exagroup et doit payer 39 millions en 2019 pour les 30 % restants. Huit millions supplémentaires devaient être versés ensuite suivant les objectifs de rendement de 2017, mais le groupe indique qu'ils devraient "être négligeable ou nul".

Une concurrence trop forte

"Nous avons estimé que les perspectives de recettes et bénéfices de cette activité seraient plus faibles que le modèle sur lequel nous avons basé notre prix d'acquisition," explique Cimpress dans la présentation de ses résultats. Cela est dû en partie à la "concurrence accrue" qui a conduit à une baisse des attentes "sur les marges à long terme".

"Nous sommes déçus que l'un de nos investissements n'atteigne pas la valeur que nous attendions."

Cependant le groupe souligne Exagroup reste un leader sur le marché avec un "avenir solide". "Nous prévoyons toujours à générer, avec notre investissement Exagroup, un rendement absolu positif, peut-être au-dessus de 8,5 % du coût moyen pondéré du capital."

Mais contrairement aux prévisions d'il y a un an, "nous ne croyons plus qu'Exagroup reviendra au-dessus ou au niveau de notre taux de rendement minimal des fusions et acquisitions qui est de 15 %."

Mais + 200 % de chiffre d'affaires avec ses sept acquisitions

Le groupe va chercher comment inverser cette détérioration des perspectives.
Il souligne également : "Surtout, nous n'estimons pas que nos charges de dépréciation d'Exagroup soient indicatrices d'une tendance plus large de nos investissements de notre branche Upload and Print en Europe. Nos investissements Upload and Print, en tant que portefeuille, se porte bien (y compris en France au niveau global)."

Ils se portent même très bien. L'unité Upload and Print qui regroupe les sites proposant des produits imprimés à partir des modèles des clients (Druck.at, Easyflyer, Pixartprinting, Printdeal, Tradeprint, Wir Machen Druck et Exagroup), a augmenté ses revenus de 201 % avec les acquisitions de 2015, et 25 % sans les résultats des entreprises acquises en 2015 (soit avec Pixartprinting et Printdeal rachetées en 2014).
Le groupe vise toujours les 15 % de rendements même en tenant compte du faible rendement attendu d'Exagroup.

Les risques et les erreurs font parties du jeu

"Bien que nous essayons - évidemment - d'éviter des erreurs comme celle-là (dans ce cas, nous pensons que nous avons payé trop cher, pour une excellente compagnie du reste), nous pensons que l'innovation et la prise de risque sont essentielles à la création de valeurs. Nous ne cherchons donc pas à éviter les risques et nous ne nous attendons pas à n'avoir aucune défaillance sur différents projets d'investissement."

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