La marque commerciale PEFC dans la tourmente


La dernière enquête du magazine Cash Investigation sème le trouble sur les pratiques des labels forestiers.

Les labels forestiers sont-ils la garantie d'une gestion durable des forêts ? Dans sa dernière enquête "Razzia sur le bois" diffusée mardi 24 janvier sur France2, le magazine "Cash Investigation" s'est intéressé à l'industrie du bois, et notamment aux labels forestiers.

Ces certifications, que l'on retrouve sous forme de logos sur des produits et emballages à base de bois ou de papier, indiquent que les forêts sont gérées de manière durable et responsable. Au total, trois millions d'hectares de forêts sont certifiés sur la planète.

La marque PEFC testée avec des dossiers bidon

Dans le viseur du magazine d'investigation : la marque commerciale PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières), leader mondial de la certification forestière.

La certification PEFC est construite autour de la mise en place d'une chaîne de contrôle, destinée à suivre l'ensemble de la filière bois, de l'amont à l'aval, du lopin forestier jusqu'au client final, en passant par toutes les étapes de transformation — notamment l'imprimerie pour le papier — puis du recyclage du déchet bois et/ou papier.

L'équipe de Cash Investigation a présenté à l'organisme plusieurs dossiers "bidon" dans le but d'obtenir des certifications : ceux-ci comprenaient des sites qui n'avaient rien à voir avec des forêts, comme un centre commercial ou une porcherie.

Et là, consternation : sur les neufs dossiers bidon présentés, sept ont été certifiés PEFC. Même le sommet du mont Ventoux, sur lequel il n'y a pas un seul arbre, a décroché le label !

Droit de réponse du secrétaire général de PEFC France

Suite à la diffusion de l'enquête de Cash Investigation, Stéphane Marchesi, secrétaire général de PEFC France, a immédiatement réagi, dénonçant les méthodes employées par le magazine : "approche déloyale pour récolter des informations, fausses déclarations, théâtralisation des interviews, montage biaisé…"

Dans un droit de réponse publié sur le site de Mediapart, Stéphane Marchesi rappelle que le système d'adhésion PEFC est basé sur la confiance : "nous considérons que les propriétaires forestiers qui souhaitent adhérer sont de bonne foi et qu'ils sont réellement propriétaires de forêts en France."

"Cash Investigation a volontairement enfreint les règles du système en montant de toutes pièces de faux bulletins d'adhésion. Cette démonstration est totalement inutile puisqu'aucun volume de bois ne peut sortir de ces surfaces non forestières !" poursuit-il.

Stépahane Marchesi précise que les bureaux PEFC en région réalisent chaque année des contrôles en forêt auprès d'un panel représentatif de propriétaires forestiers adhérents.

Enfin, suite aux propos tenus sur le plateau de Cash Investigation par Jean-François Julliard, le porte-parole de Greenpeace France, qui a remis en cause l'utilité du label, PEFC indique qu'il se réserve le droit d'engager des poursuites judiciaires à l'encontre de Greenpeace France dans les prochains jours.

Un droit de réponse de l'organisme a également été publié sous forme de vidéo.

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