"Confiez à nos élèves-ingénieurs votre projet concernant la création d'un objet ou structure utilisant des matériaux biosourcés éventuellement fonctionnalisés" invite l'école internationale du papier, de la communication imprimée et des biomatériaux Grenoble INP-Pagora.
Dans le cadre de leur cursus, les élèves-ingénieurs de l'école Pagora en 3e année (bac+5) doivent travailler par équipe sur un projet d'innovation utilisant des biomatériaux, papiers et cartons répondant au cahier des charges d'une entreprise ou d'un organisme. Chaque équipe est composée de cinq ou six élèves-ingénieurs des deux spécialités de la formation de Pagora, Ingénierie de la fibre et des biomatériaux et Ingénierie de la communication imprimée.
"Cet appel à projet s'adresse à toute entreprise ou organisme public qui souhaite faire un développement, soit matériau soit procédé, sur nos thématiques cellulosiques et fonctionnalisées par les systèmes d'électronique imprimée", explique Isabelle Desloges, responsable de ce programme baptisé Défi d'une équipe d'élèves de Pagora (DEEP).
Des domaines d'application très variés
L'enseignante-chercheur poursuit : "Ces projets d'innovation peuvent amener les élèves à proposer un nouveau protocole de fabrication, ou revoir les faisabilités en fonctions d'appareillages qui existent. C'est très varié en fonction de ce que recherche le donneur d'ordre. Ce partenariat permet à nos éléves de travailler sur la technique et sur différents aspects manageriales. Pour les donneurs d'ordre, c'est une ouverture via des jeunes sur un positionnement de leur projet auquel ils n'auraient peut-être pas pensé. Nous ne savons jamais à l'avance où les étudiants vont amener les projets."
Les cinq ou six projets sélectionnés chaque année peuvent toucher des domaines d'activité extrêmement différents, aussi bien l'emballage que l'automobile et le BTP. Dans l'emballage, les projets d'innovation concerneront par exemple la recherche de nouveaux matériaux afin de remplacer le plastique ou rendre les emballages plus légers, ou encore la conception comme la sécurisation des fermetures.
Un semestre entier dédié à ce projet
Ce travail est conduit par les étudiants sur tout leur premier semestre de 3e année de septembre à janvier. "C'est leur dernière année en école d'ingénieur. Sur ce semestre, ils ont quelques cours, mais ils consacrent en grand partie leur temps à ce travail d'équipe" précise Jocelyne Rouis, responsable communication de Grenoble INP-Pagora.
Les entreprises choisies pour ces projets signent une convention de projet avec l'école et s'acquittent d'un montant de 5 000 euros. "Les donneurs d'ordre ont 150 heures de travail de six élèves-ingénieurs en fin de cursus, encadrés par deux enseignants et avec accès aux laboratoires de l'école. Avec le protoype, ils ont également toute une documentation composée d'un rapport de veille technico-économique, de veille technique, un rapport d'éco-conception et une revue de transfert pour avoir clef en main le prototype ou la notice d'utilisation et l'ensemble des études."
En place depuis huit ans, ce programme a donné naissance à de multiples créations originales, comme une guitare électrique en biocomposite, un bloc multiprise décoratif (lire L'arbre en papier lumineux, exemple des possibilités de la cellulose), une barquette alimentaire entièrement bio-sourcée et biodégradable pour la viande ou encore une table qui s'illumine grâce à l'électronique imprimée.
