La Métropole Rouen Normandie en ordre de bataille pour sauver la papeterie Chapelle Darblay d'UPM

"Va-t-on se résigner à abandonner le recyclage papier/carton en France ? A exporter le papier/carton vers d'autres pays à des centaines de kilomètres, à l'enfouir ou le brûler, au mépris du coût carbone ? (...) Ce gâchis serait dramatique" pour le maire de Rouen qui est prêt à se battre pour garder ce site de transformation du papier.

La réaction de la Métropole Rouen Normandie ne s'est pas fait attendre attendre. Le lendemain de l'annonce d'UPM, elle s'est mise "en ordre de bataille" pour user de son droit de préemption sur l'usine à papier journal recyclé UPM Chapelle Darblay fermée en juillet 2020, "comme le permet la législation française" déclare-t-elle dans un communiqué. Elle regrette que l'offre concurrente déposée par Veolia et Fibre Excellence n'ait pas été retenue.

Le groupe papetier finlandais UPM a indiqué, vendredi 15 octobre, avoir signé un accord de cession de l'usine située à Grand-Couronne en Seine-Maritime au consortium Samfi Paprec. Samfi et Paprec comptent convertir la papeterie en un site de tri de déchets et la mise en place d'ici trois à cinq ans d'une unité de production d'hydrogène. "Les compétences et la valeur ajoutée de Chapelle en matière de recyclage papier/carton, uniques en France par leur nature et leur ampleur industrielle, seraient alors perdues" s'indignent les élus de la métropole normande.

Sauvegarder la capacité de recyclage de 480 000 tonnes de papier/carton

L'offre "portée par des industriels sérieux et crédibles", Veolia et Fibre Excellence qui ne sont pas directement cités, maintiendrait une activité de transformation de papier. L'usine, qui emploierait - comme avec le projet de Samfi Paprec - 250 salariés, dispose d'une capacité de recyclage annuelle de 480 000 tonnes, soit le résultat du tri de 24 millions d'habitants – un tiers de la France, rappelle la métropole.

"Chapelle Darblay est un acteur écologique de référence : sa chaudière biomasse représente 30 % de la consommation régionale normande. L'usine possède une station d'épuration pouvant subvenir aux besoins de 400 000 personnes. 50 à 100 000 tonnes de papiers/cartons peuvent être transportées par voie fluviale" ajoute-t-elle.

"Il ne s'agit donc pas d'un enjeu local, mais national, affirme Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la métropole. Va-t-on se résigner à abandonner le recyclage papier/carton en France ? À exporter le papier/carton vers d'autres pays à des centaines de kilomètres, à l'enfouir ou le brûler, au mépris du coût carbone ? Alors que la France vient d'être condamnée pour ses manquements en matière de lutte contre le réchauffement climatique, veut-on, oui ou non, développer enfin l'économie circulaire et restaurer notre souveraineté industrielle nationale ? Ce gâchis serait dramatique."

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