Interview / L'imprimerie Léonce Deprez dépasse son objectif annuel

Léonce-Antoine Deprez, directeur général de l'imprimerie Léonce Deprez, revient sur les événements intervenus dans l'entreprise en 2021 et dévoile ses projets pour l'année à venir.

Après une année marquée par la reprise de l'imprimerie à la barre du tribunal, l'entreprise Léonce Deprez célébrera son centenaire en toute sérénité. L'imprimerie rotativiste située dans le Pas-de-Calais et spécialisée dans la presse magazine, la presse spécialisée, les catalogues et les prospectus a atteint son objectif de chiffre d'affaires en 2021, comme nous l'explique Léonce-Antoine Deprez, petit-fils du fondateur et nouveau directeur général.

GraphiLine : En 2021, vous avez repris à la barre du tribunal l'entreprise fondée par votre grand-père. Quels sont les autres événements importants de l'imprimerie Léonce Deprez en 2021 ?
Léonce-Antoine Deprez : Oui, l'année a été marquée par la reprise de l'imprimerie au 1er février.
Nous avons également déménagé : les deux sites sont maintenant rassemblés à Wancourt près d'Arras depuis mars dernier. Cette nouvelle organisation nous a permis de retrouver une réactivité qui est notre marque de fabrique. Nous imprimons, nous façonnons et nous routons à une heure de paris.

Nous avons embauché sept personnes, l'effectif est désormais de 69 salariés. Et nous avons également une bonne dynamique, avec un bon esprit d'équipe. Après une année compliquée liée au confinement et au télétravail, je sens les salariés heureux de revenir, avec une nouvelle motivation.

Quel bilan financier tirez-vous de l'année 2021 ?
Nous avons atteint nos objectifs ! Nous nous étions fixé 15 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021, nous sommes arrivés à 17 millions. (En 2019, alors en redressement, l'entreprise réalisait 25 millions, NDLR).
C'est une année intéressante avec des volumes, des clients qui sont revenus du fait que nous avons passé un cap avec la reprise. Les clients sont rassurés sur la qualité et la production et apprécient notre réactivité. Nous faisons tout très rapidement avec une bonne qualité : un hebdo en une nuit, un mensuel en 3/4 jours !

Quels sont vos projets 2022 ?
Nous fêtons cette année les 100 ans de l'imprimerie. Nous organisons plusieurs événements comme des journées porte ouverte pour les fournisseurs et clients.
Dès que les conditions sanitaires s'assoupliront, nous ferons découvrir ce qu'est une usine en 2022. Nous devons montrer que l'imprimerie est un secteur écologiquement responsable, moderne et flexible.

Et côté investissements, des projets ?
Nous allons renouveler notre machine feuille, la 4 couleurs plus vernis acrylique Man Roland, afin de réduire encore la gâche papier sur les couvertures de plus petits tirages.

L'imprimerie va également continuer à réduire son impact énergétique : nous visons l'ISO 50001.
Nous avons déjà investi dans des équipements pour réutiliser la chaleur avec des compresseurs. Un audit énergétique a été réalisé en décembre et va nous permettre de nous améliorer encore plus.

Nous voulons une politique RSE nous permettant de mesurer la consommation énergétique de chaque machine, heure par heure, afin d'agir de manière ciblée et mesurable. Pour cela, des capteurs énergétiques sont en train d'être installés sur chaque équipement.

Quels sont vos objectifs de chiffre d'affaires pour 2022 ?
Faire le même chiffre d'affaires que 2022, hors prix du papier.

D'ailleurs, les difficultés d'approvisionnement du papier et les hausses de prix impactent-elles votre production ?
Les délais sont d'environ de trois mois, avec des quotas de volume par imprimeur. Et le prix du papier a doublé depuis le mois de juin. C'est du jamais vu !
Nous ne pouvons pas répondre aux demandes non prévues.

Mais cette situation impacte le marché tout entier, elle accélère la chute des volumes des médias. C'est vraiment dommage. Nous devrions avoir plus de soutien de la part de l'État afin d'aider la presse indépendante qui subit de plein fouet cette hausse. Cela fait partie de la liberté de la presse et de la démocratie, et l'on envoie tout ça dans le digital qui est le chantre des fake news. C'est vraiment dommage.

Le prix du papier devait se calmer au second semestre, après les élections législatives, sauf si bien sûr des usines à papier ferment d'ici là.

Comment voyez-vous l'avenir de votre entreprise aujourd'hui ?
Nous sommes beaucoup plus flexibles, plus adaptés au monde de demain maintenant. Nous étions une grosse maison avec un certain poids mort. Aujourd'hui, nous sommes beaucoup plus aptes à lutter contre les prochaines crises.

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