Le jugement du 19 septembre 2024 du tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer, validant le plan de redressement de dix ans, offre une nouvelle perspective à l'imprimerie Mordacq, pour cette entreprise fondée en 1924. Ce jugement intervient après plusieurs mois de procédure collective et marque une étape décisive pour la continuité de l'activité. En 2023, l'imprimerie a enregistré un chiffre d'affaires de 22 millions d'euros en baisse de 19%.
Ce dispositif implique la mise en place de mesures strictes pour garantir la survie de l'entreprise. Parmi ces mesures, on trouve la réduction des coûts, notamment via une restructuration interne qui a conduit au licenciement de onze salariés. L'imprimerie compte désormais 80 employés après cette phase de réduction des effectifs, nécessaire pour compenser la baisse des volumes.
Un des leviers majeurs de ce plan est la signature d'un nouveau contrat de gaz et d'électricité, permettant à l'entreprise de réduire ses coûts énergétiques de manière significative. En effet, l'imprimerie a dû faire face à une envolée des prix de l'énergie, avec une facture multipliée par quatre en 2022, atteignant un surcoût de 3 millions d'euros.
Au-delà de la crise énergétique, l'imprimerie Mordacq doit composer avec une diminution drastique des volumes, principalement sur le secteur des prospectus publicitaires. Alors que ces derniers représentaient autrefois 70 % de l'activité, ils ne constituent aujourd'hui plus que 60 % du chiffre d'affaires, une tendance qui devrait se poursuivre.
Pour faire face à cette évolution du marché, l'imprimerie s'est orientée vers des solutions adaptées aux petites paginations, en exploitant pleinement la diversité de son parc de machines. Parmi les récents investissements, on compte notamment l'acquisition en 2023 d'une nouvelle presse Heidelberg XL75, permettant à l'entreprise de capter des contrats jusqu'alors traités sur des machines de plus grande laize.