E. Leclerc ne distribue plus de prospectus, Culture Papier s'interroge

L'annonce de l'arrêt de la distribution des prospectus par E. Leclerc vient de provoquer une vive réaction de Culture Paper sur les réseaux sociaux. Empreinte carbone, consommateurs n'ayant pas accès au digital, greenwashing sont au centre des interrogations de l'association.

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L'enseigne E. Leclerc vient de frapper un grand coup en clamant haut et fort la suppression depuis le 1er septembre de la distribution de ses imprimés publicitaires sans adresse (IPSA) dans toute la France. Cette suppression est le point final de l'opération Zéro Prospectus lancée à l'automne 2010 par l'enseigne. L'association de défense du papier Culture Papier s'interroge sur cette démarche.

Le digital à la place du papier, une empreinte carbone malmenée

Aujourd'hui, Leclerc déclare ainsi économiser 50 000 tonnes de papier, arguant de bénéfices en termes d'émission de CO2 et de carbone. Le client aura désormais la possibilité de trouver des prospectus papier en magasin ou de naviguer sur internet via une application, des newsletters, etc.

Culture Papier s'étonne dans un post sur les réseaux sociaux que E. Leclerc passe sous silence le fait que l'empreinte carbone de son alternative digitale soit supérieure à celle du papier.

Selon l'association, l'arrêt de la distribution des IPSA ressemble fort à du greenwashing destiné à faire acheter plus via les alternatives proposées en magasin et sur internet.

Le papier, un outil de gestion important pour beaucoup de consommateurs

Le président de Culture Papier, Guillaume Le Jeune, interpelle E. Leclerc sur le fait que le prospectus reste un outil de gestion au quotidien pour un grand nombre de consommateurs. En France, 12 millions de personnes n'ont pas accès au digital. Parmi eux sans doute des clients de l'enseigne qui ne pourront consulter les offres qu'une fois arrivés en magasin.

Le prospectus indésirable ? Visiblement pas

Culture Papier remet en cause l'argument avancé par E. Leclerc comme quoi peu de gens exprimeraient leur volonté de recevoir des prospectus. Or cela fait dix-huit ans qu'il est possible de refuser tous les imprimés publicitaires en collant un Stop Pub sur la boîte aux lettres. Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), le taux d'apposition du Stop Pub atteignait seulement les 17 % en 2020.

L'arrêt de la distribution des prospectus non adressés est annoncé pour Carrefour en 2024. Le prospectus était jusqu'à peu, un des outils les plus importants dans la communication publicitaire et promotionnelle de ces grandes enseignes. Celles-ci vont-elles s'orienter vers la distribution des magazines dans les boîtes aux lettres, les Stop Pub ne l'interdisant pas ?

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