Retour en force du catalogue imprimé ! Onze ans après sa dernière édition, Castorama fait revenir en magasin et dans les foyers son catalogue produit. L'enseigne de distribution autrefois française a confié la réalisation de ce document de 500 pages à Lenglet Imprimeurs du groupe Riccobono.
Une fabrication express sur le site de Raillencourt-Sainte-Olle
Le catalogue a été imprimé en héliogravure sur le site de Raillencourt-Sainte-Olle dans le Nord, situé à proximité du siège de Castorama. L'imprimerie Raillencourt de Lenglet a réalisé l'ensemble de la fabrication pour produire les 650 000 exemplaires du catalogue en seulement 15 jours, façonnage inclus.
L'ouvrage en dos carré collé présente 9 000 références. Au-delà de son contenu commercial, il intègre aussi des conseils pratiques, tutoriels et QR codes orientant vers des contenus numériques.
"Notre ambition c'est d'en faire un compagnon pour la maison, que nos clients l'emmènent chez eux, le garde chez eux, et s'en servent toute l'année, explique Géraldine Devillière, chef de produit catalogue devant les caméras de M6 lors de l'émission Capital du 27 avril dédié aux deux leaders du bricolage en France. Nous pensons que l'on peut gagner de vraies parts de cœur avec ce catalogue."
Un contexte de consommation toujours favorable au papier
La réalisation de ce catalogue intervient dans un contexte où plusieurs études récentes, en Allemagne et aux Pays-Bas, soulignent la place persistante du papier dans les pratiques de consommation, malgré la montée du numérique.
D'après le baromètre Prospekt Monitor 2025 d'IFH Media Analytics, 93 % des consommateurs allemands lisent encore occasionnellement des prospectus imprimés, et 78 % le font chaque semaine. La lecture hybride – papier et numérique – reste le comportement dominant (84 %), confirmant que le digital n'a pas supplanté le print mais s'y ajoute.
Aux Pays-Bas, une étude universitaire menée suite à l'arrêt du prospectus chez Lidl dans la province d'Utrecht révèle une baisse directe du chiffre d'affaires et de la fréquentation, notamment chez les clients occasionnels, sans compensation équivalente par le digital. Le prospectus physique jouait un rôle de rappel visuel et de déclencheur d'achat, notamment chez les publics les moins engagés numériquement.
Ces données confirment que l'imprimé, bien qu'en retrait en volume, conserve une efficacité particulière en matière de lisibilité, de mémorisation et de planification. Il est de plus en plus perçu comme un outil structurant dans les arbitrages d'achat, difficilement remplaçable par les seuls canaux digitaux.
Un retour dans les kiosques également
Et ce repositionnement se retrouve aussi dans d'autres secteurs. En mars 2025, le magazine féminin Grazia, édité par Reworld Media, a annoncé relancer une version imprimée après cinq ans de diffusion exclusivement numérique. Présentée par son éditeur comme une "déclaration d'amour pour le print", cette réapparition s'appuie sur un format plus qualitatif et espacé dans le temps (deux numéros par an), avec pour ambition d'incarner l'identité éditoriale de la marque dans un environnement multicanal. À l'image du vinyle dans l'industrie musicale, le papier retrouve une valeur d'objet et une fonction d'expérience, particulièrement auprès d'un lectorat fidélisé.