Deux nouveaux métiers de la communication visuelle reconnus par l'État

La filière de la communication visuelle dispose désormais de deux nouvelles certifications reconnues par l'État, celle de technicien d'impression et celle de médiapplicateur.

La reconnaissance officielle était attendue depuis plus d'une décennie. Le 24 septembre 2025, France Compétences a validé l'enregistrement de deux titres à finalité professionnelle (TFP) au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), à l'initiative de l'organisation professionnelle de la communication visuelle Fespa France. Ainsi, les métiers de technicien d'impression en sérigraphie et numérique et de médiapplicateur sont désormais officiellement reconnus au niveau de l'État. Ces deux certifications sont de niveau 4, soit l'équivalent baccalauréat.

Technicien d'impression et médiapplicateur, deux métiers complémentaires

Si le technicien ou la technicienne d'impression est présente de longue date dans le paysage industriel de la communication visuelle, le médiapplicateur ou la médiapplicatrice incarne un métier plus récent, jusqu'ici sans reconnaissance officielle. Ce métier, dont l'usage s'est fortement développé avec la diversification des supports de communication, ne disposait jusqu'ici d'aucune reconnaissance formelle. Son enregistrement au RNCP ouvre la voie à des formations certifiantes et à la validation des acquis pour les professionnels (VAE) déjà en poste.

Le technicien ou la technicienne d'impression intervient en atelier, sur des presses sérigraphiques ou numériques. Cette personne assure la maintenance des équipements, prépare les fichiers, configure les machines et réalise les impressions et assure la qualité et la planification des travaux. Sa polyvalence est essentielle dans un secteur où coexistent procédés traditionnels et nouvelles technologies.

Le médiapplicateur ou médiapplicatrice, de son côté, travaille sur le terrain et est responsable de la pose des visuels imprimés sur des surfaces variées (vitrines commerciales, véhicules, panneaux, mobilier urbain ou aménagements intérieurs).
Ce métier requiert précision, autonomie, maîtrise des matériaux adhésifs et capacité à intervenir dans des conditions variables. Cette personne représente souvent l'entreprise auprès du client lors des phases finales du projet.

Si leurs missions diffèrent, ces deux personnes "travaillent main dans la main pour donner vie aux supports visuels, de la conception à l'application finale", ajoute la Fespa.

Une démarche collective étalée sur dix ans

L'obtention de ces titres est le résultat d'un travail de longue haleine. Fespa France a réuni autour de la table des entreprises, des salariés, des formateurs et des institutions pour faire émerger un référentiel adapté aux réalités du terrain.

La fédération a été accompagnée dans cette démarche par un cabinet spécialisé pour le montage des dossiers, afin de se conformer aux exigences formelles de France Compétences. La coordination du projet a été assurée par Marion Ferhat, déléguée générale de la Fespa.

Trois années pour structurer l'offre de formation

Les deux titres sont enregistrés pour une période initiale de trois ans. Un suivi qualité sera assuré tant du côté des candidats que des centres de formation, souligne Pierre-Yves Delepierre, consultant et formateur impliqué depuis l'origine du projet et acteur clé de sa réussite.

Plusieurs établissements membres de la fédération, comme Grafipolis ou Passeport Format, sont appelés à proposer ces parcours dès cette année, en lien avec Fespa France, qui demeure l'organisme certificateur exclusif.

La fédération poursuit en parallèle son travail sur la rénovation des diplômes existants (CAP, bac pro, BMA) pour mettre en cohérence l'ensemble des parcours de la filière.

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