Emballage en mycélium : un site européen amorce une production à grande échelle

L'usine, la plus grande productrice d'emballages biosourcé et biodégradable d'Europe vient d'ouvrir en Belgique.

Dans le sud de Bruxelles, les anciens locaux d'un fabricant d'électronique américain ont été transformés en une chaîne de production dédiée à un matériau organique d'un genre nouveau : le mycélium. Depuis début octobre, la jeune société Permafungi y a pris ses quartiers pour industrialiser un procédé d'emballage compostable, biosourcé et local, à base de champignons.

Un procédé à base de champignon pour remplacer le polystyrène expansé

Née en 2013, Permafungi a d'abord expérimenté la culture de pleurotes à partir de marc de café urbain. Cette activité pionnière, déjà axée dans la logique de réemploi des déchets, a progressivement donné naissance à des applications dans le domaine des matériaux. Le mycélium, organe végétatif des champignons, constitue aujourd'hui la matière première d'un nouveau type de packaging présenté comme une autre solution au polystyrène expansé.

Après deux ans de travaux, le nouveau site totalise 1400 m2, dont 1000 m2 seront consacrés à la culture et à la mise en forme du matériau. L'installation intègre des panneaux photovoltaïques et un système de récupération d'eau de pluie. D'après Julien Jacquet, cofondateur et directeur général de Permafungi, cette usine a nécessité un investissement de 2,5 millions d'euros, partiellement financé par une aide accordée par le programme européen Life.

Dans cette usine, de la sciure de bois locale mélangé à du mycélium et de l'eau produit, après quelques jours de croissance dans des moules, ce nouveau matériau à la fois solide et léger, avec des propriétés techniques proches de celles du polystyrène expansé (PSE) mais pouvant se dégrader en compost. Cette matière est généralement lisse et blanche, indique Permafungi sur son site internet.

Permafungi cible actuellement les hôtels et savonneries haut de gamme, comme son client Savonneries Bruxelloises. Le site flambant neuf devrait produire 100 m3 d'emballages par mois.

"Plus aucune raison de se fier au plastique"

Cette usine, qui se revendique être l'usine "la plus grande production d'emballages biosourcé et biodégradable d'Europe" va "créer des emballages élégants, sur-mesure, qui nourrissent le sol au lieu de le polluer".

Et Gilles Grosjean Nash qui assure le développement commercial ajoute, dans un communiqué : "Je crois à fond au pouvoir des mycomatériaux dans le secteur des emballages. Les mycomatériaux sont innovants, mais concrets. Ultralégers et 100 % biodégradables."

Il souligne que ce type de matériaux naturels nécessitent dix fois moins de CO2 et huit fois moins d'énergie que la production de mousse de polystyrène tout en proposant un prix compétitif. "Résistants au feu et à l'eau, circulaires, esthétiques, ils sont aussi personnalisables (par gravure laser, NDLR). Bref, nos clients et futurs clients n'ont plus aucune raison de se fier au plastique" résume-t-il.

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