Fécomme Marketing Services (77) est liquidée

entrée de l'usine occupée par le personnel

L'imprimerie Fécomme Marketing Services, située à Claye-Souilly en Seine-et-Marne et spécialisée dans les assemblages de courriers et de couvertures de magazines, a fermé ses portes aujourd'hui, jeudi.

Fécomme Marketing Services (FMS) ferme. Le tribunal de Commerce de Meaux a prononcé aujourd'hui la liquidation judiciaire de cette entreprise de 34 salariés.

FMS, rachetée en février 2011 par Thierry Fécomme, fils du fondateur, était en redressement judiciaire depuis septembre 2013.

En juin 2011, Thierry Fécomme installe des machines de finitions spéciales venues d'Espagne et, pendant plus d'un an et demi, lui et son équipe font modifier ces installations pour concevoir un procédé innovant d'impression et d'assemblage, le Mix Mailer. Il permet une impression et un façonnage de courriers personnalisés très rapide mais aussi des découpes spéciales.

Désormais tout à fait au point, le Mix Mailer a été attiré l'attention de plusieurs grosses entreprises, notamment La Poste.

Mais après avoir mis beaucoup d'argent sur la table, 2,5 millions d'après les syndicats, il manque à Thierry Fécomme encore un petit peu d'investissements pour vraiment lancer l'affaire.

Début octobre, l'entreprise est mise en vente.

L'administrateur judiciaire présente, jeudi 13 novembre, le dossier de reprise du seul candidat qui s'est présenté ainsi qu'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), sur lesquels les salariés devront se prononcer devant le tribunal, le lundi suivant. Un délai jugé très très court par les salariés.

Le repreneur potentiel est Ghesquières du groupe de La Couronne, leader des enveloppes en Europe. Ghesquières reprendrait le Mix Mailer et dix salariés, qui partiraient travailler dans le Nord, à Lezennes, près de Lille. Le dossier de reprise précise également que les contrats de travail seront renégociés.

Le PSE est rejeté le lendemain par tous les salariés. Jean-Claude Saragoça, ex-représentant du personnel et de la logistique de FMS, explique : ″Il ne proposait rien. Même pas de cellule de reclassement.″

Devant le tribunal, lundi 17, les salariés déclinent également la proposition du candidat, à moins qu'ils n'obtiennent des garanties pour ces dix personnes. Le tribunal n'accorde pas de prolongation à Ghesquières afin qu'il modifie son projet, et refuse l'offre.

Connaissant le sort réservé à l'entreprise, le personnel se met en grève hier, et passe la nuit à l'usine.

Aujourd'hui, 16 heures, FMS est liquidée.

″Thierry Fécomme s'est battu pendant trois ans avec nous pour sortir son produit. Il l'a breveté et maintenant il nous laisse tomber″ reproche Jean-Claude Saragoça.

Et lorsqu'on suggère que l'ex-PDG de l'entreprise est certainement également perdant et à court de moyens, la réponse du salarié est rapide : ″Il est propriétaire des murs et pourtant on lui paye un loyer...″

″On est dégoûté, on a un goût amer parce qu'on s'est battu pour ce projet-là. Qui a réussi, qui a fonctionné″ poursuit-il.

Mais les salariés ne souhaitent pas en rester là : ″On va se battre pour un plan de sauvegarde de l'emploi, digne des salariés qui ont 20, 30 ans de maison″.

Plus d'articles sur le thème