Les employés d'Arjowiggins sont toujours sur le pied de guerre. La prochaine action, et non des moindres, débute ce soir. Le début d'une longue procédure. Puisqu'ils souhaitent l'expropriation d'Argowiggins.
Ce genre d'expropriation, expropriation d'utilité publique, est une procédure qui a déjà fait ses preuves, notamment avec la papeterie d'Alizay dans l'Eure.
Dans cette affaire, après avoir annoncé la mise en vente de l'usine en mai 2011, le groupe finlandais M-Real, propriétaire de la papeterie, refuse trois repreneurs potentiels et en avril 2012, l'usine est mise à l'arrêt. Les salariés fortement soutenus par Gaëtan Levitre, maire de la commune, le conseil régional de l'Eure et avec l'appui de la préfecture, obtiennent gain de cause en décembre 2012, et, début 2013, l'entreprise faisait l'objet d'une "micro nationalisation locale temporaire" selon les propres termes d'Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif. Une nationalisation d'une heure, suffisante pour permettre au groupe thaïlandais Double A, repreneur éconduit par M-Real, de racheter le site. L'usine à papier redémarre son activité en juin 2013.
La première phase de la procédure d'expropriation est la constitution d'un dossier d'enquête publique. Dossier qui doit contenir un chapitre sur l'impact social de la situation actuelle et future. La population est donc invitée à se faire entendre. A Charavines et à Wizernes des pétitions circuleront, ainsi que sur Internet. Deux types de pétitions : l'une pour la population et l'autre destinée aux pouvoirs publics.
Ainsi au Pas-de-Calais, les salariés de Wizernes sont attendus ce soir à l'élection du président de la Communauté de communes de Saint-Omer, pour faire signer les maires et délégués présents, soit environ 70 signatures de représentants des pouvoirs publics. Un bon début.