Nice-Matin - Tapie met les bouchées double

Parmi les six offres de reprise pour le groupe Nice-Matin, deux proviennent de Bernard Tapie, déjà à la tête du journal La Provence.

Le groupe Nice-Matin, placé en redressement judiciaire depuis le 26 mai, attend son sauveur. Les prétendants à la reprise, au nombre de six, se pressent au tribunal de Commerce de Nice. Mais, chose curieuse, le nom de l'un d'entre eux apparait deux fois : Bernard Tapie. L'homme d'affaires, déjà propriétaire du journal La Provence, est partant dans deux offres de reprise du quotidien niçois.

Dans la première de ses deux offres, publiée mardi dernier dans La Provence (qui est co-actionnaire à 50% avec Nice-Matin du quotidien Corse-Matin), Bernard Tapie se dit prêt à mettre sur la table huit millions d'euros. Cela représenterait 35 % du capital du projet de coopérative d'intérêt collectif (Scic), lancée par les salariés du groupe en difficulté, sous réserve que ces derniers parviennent à boucler le budget global de l'opération, soit 20 millions d'euros. Une réserve que l'ancien patron de l'OM partage visiblement, doutant de leur capacité à réunir le solde et à faire suffisamment d'économies.

De là sa seconde offre, de 20 millions d'euros, portée par son journal, La Provence, lui permettant de rester dans la course même si l'affaire ne se fait pas avec les salariés.
"Il y a d'abord un plan de 18 millions d'économies à faire l'année prochaine avec le moins de casse sociale possible pour ramener les comptes de Nice-Matin à zéro. Je ne vais pas mettre La Provence en faillite pour sauver Nice", assure Bernard Tapie à La Provence, justement.

De leur côté, les représentants du personnel affirment qu'ils ont bouclé le financement qui se décompose ainsi : employés et ouvriers : 1,5 milion d'euros ; Union régionale de sociétés coopératives : 2 millions d'euros ; diverses souscriptions 500 000 euros ; et enfin, la vente immédiate de divers biens immobiliers appartenant au groupe pour une somme de 6 millions d'euros.

Selon La Provence, quatre autres repreneurs déclarés depuis le mois de juillet sont toujours en lice pour la reprise du quotidien niçois. L'un fait figure d'épouvantail, celui du groupe de presse belge Rossel qui détient déjà Le Soir, La Voix du Nord et L'Union. Associé au groupe de BTP monégasque Marzocco, à l'homme d'affaires franco-libanais Iskandar Safa et au groupe Azur Santé Retraite, il pourrait faire assurément de l'ombre aux ambitions médiatiques et régionales de Bernard Tapie en PACA.

Mais les trois autres prétendants ont également des arguments non négligeables à faire valoir. Il s'agit de la Société normande d'information et de communication (Paris Normandie, Havre Libre et Havre Presse), et enfin de Georges Ghosn, l'ex-propriétaire de La Tribune et de France-Soir.

Nice-Matin, dont le principal actionnaire est le Groupe Hersant Média (GHM), emploie 1 200 personnes. Le tribunal de commerce de Nice devrait rendre sa décision le 13 octobre.

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