L'heure de gloire de la presse à platine pour les petits formats

Presse à platine fonctionnant avec un moteur (années 1920).

Inventée en 1857 par l'Américain Degener, la presse à platine a connu pendant plusieurs décennies un succès considérable chez les imprimeurs.

Que ce soit pour réaliser des travaux d'artistes de la région ou pour en faire la démonstration aux visiteurs, les anciennes presses du Musée de l'imprimerie de Nantes sont mises en marche chaque jour par les imprimeurs.

Avec Jean-Baptiste Leroy, ancien conducteur offset, et guide au musée, nous faisons un voyage dans le temps, à la découverte des premières presses à platine.

La presse à platine est inventée en 1857 par l'américain Degener. C'est le modèle Liberty qui est présenté à l'exposition de Londres en 1862. En France, la Minerve de Berthier sort en 1869 et rencontre un succès considérable, tout comme les nombreux autres modèles qui suivent.

Les petits établissements de l'époque choisissent cette presse pour la simplicité de sa conduite et son petit format (30x40 cm).

Dans ce type de machines, la feuille de papier est posée sur une platine plane qui entre en contact sur toute sa surface avec la forme placée sur un marbre plat.

Les premières presses mécaniques à platine fonctionnent à l'aide d'une pédale actionnée par l'imprimeur. Ces premières machines servent de modèles à tous les autres spécimens réalisés par la suite. Il existe en tout une quarantaine de modèles différents.

Presse à platine actionnée avec une pédale.

Des machines qui fonctionnent par la pression

La pression plate est le principe à la base des presses à platine. La platine s'abat sur la forme et la forme vient s'appliquer contre la platine.

En haut de la machine, les rouleaux toucheurs sont encrés sur une table que domine l'encrier. Ils descendent ensuite pour rouler sur la forme immobile, ou c'est la forme qui, dans un mouvement de bascule, vient passer sous les rouleaux toucheurs fixes. À la suite de la forme qui vient atteindre la platine, la table à encrer passe également sous les toucheurs pour les charger d'encre.

Dans les années 1900, les Allemands et les Américains construisent des platines lourdes qui fonctionnent avec des moteurs électriques (modèles Victoria, Phoenix). Ces presses plus faciles d'utilisation disposent d'un marbre, la plupart du temps vertical, et fixe. La platine est mobile et s'ouvre sous un angle de 45 %. L'encrage est de type cylindrique. Les rouleaux descendent et remontent le long de la forme pour l'encrer. Marge et réception sont automatiques.

Presse à platine fonctionnant avec un moteur électrique (années 1920).

3 500 feuilles à l'heure

Le format des platines le plus répandu est l'in-quarto raisin (25x32,5 cm), mais il peut aller jusqu'au carré (45x56 cm). Faciles à conduire, ces presses sont utilisées pour des travaux de commerce et des tirages soignés de petit format. Les machines les plus robustes sont également utilisées pour le découpage et le gaufrage. Dans ce dernier cas, elles peuvent atteindre le format jésus (56x76 cm). Pour les petits formats, leur vitesse théorique peut aller jusqu'à 3 500 feuilles à l'heure.

Modèles les plus répandus

L'Abeille, de M. Berthier, appréciée pour la simplicité de son mécanisme ; le Progrès, de MM. Pierron et Dehaître, qui ressemble à la Liberty mais à marche rapide ; l'Expeditive, la Sans-Pareille, de M. Wibart, qui font la transition entre la presse manuelle et mécanique ; la Perfectionnée de M. Voirin, l'Economique, la Parfaite et la Nécessaire, de M. Derriez ; la Nationale de M. Hachée ; l'Utile et l'Active de Marinoni.

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