Les derniers jours de Sego-IDF (95) ?

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Sego-IDF pourrait bien vivre ses derniers jours. Depuis le 23 décembre, l'imprimerie est à l'arrêt. La cause ? De trop nombreuses turpitudes.

Incendie criminel, différend avec l'assurance, impayés... Depuis ces derniers mois, l'imprimerie Sego-IDF située à Taverny dans le Val d'Oise a été en proie à de nombreux problèmes, qui vont certainement la contraindre à mettre la clef sous la porte. Le tribunal de Commerce de Boulogne-sur-Mer se prononcera mercredi sur la liquidation judiciaire de ce rotativiste qui emploie 67 personnes.

Placée en redressement judiciaire en novembre dernier en cause de gros impayés d'un client et d'un litige bancaire (lire Petites turbulences chez Sego-IDF), l'entreprise d'impression en continu tournait pourtant très bien en décembre.

Un incendie criminel le 23 décembre

"Décembre était notre meilleur mois depuis les 23 derniers, assure Marc Leroy, directeur général de Sego-IDF qui a repris l'imprimerie en février 2016. Et c'est ce qui était prévu : nous montions en puissance. Nous avions un carnet de commandes plein, des clients qui nous faisaient confiance, des machines qui marchaient bien... Et puis, il y a eu cet incendie, et surtout nous avons eu un assureur défaillant..." 

Le 23 décembre, l'entreprise d'impression est victime d'un incendie criminel. À différents endroits du site, des feux sont allumés, dont deux au niveau de deux presses rotatives. Les deux manroland sur un parc machine de cinq rotatives sont détruites. L'enquête est en cours pour déterminer le ou les auteurs des faits.

Puis un différend avec l'assurance

L'activité n'a pas pu reprendre depuis, l'usine n'ayant pas encore été complètement décontaminée (c'est-à-dire éliminer suie, humidité, bactéries, etc.).

"L'assurance a mis plus d'un mois pour financer la décontamination et nous n'avons touché aucun acompte de pertes d'exploitation, regrette le directeur. Nous avons financé trois mois des charges fixes de l'entreprise. Là, nous ne pouvons plus : l'administrateur judiciaire est contraint de demander la conversion du redressement judiciaire en liquidation. Un incendie comme celui-là, s'il n'y a pas un soutien de l'assurance en perte d'exploitation, personne ne peut pas s'en sortir." 

Et en amont des impayés du groupe Le Monde

Et l'imprimeur déplore également : "Le groupe Le Monde, qui nous a entraînés en redressement judiciaire, nous doit toujours 300 000 euros. Nous sommes allés devant le tribunal en février et le groupe de presse a obtenu de nous payer en 12 fois alors que nous avions besoin de l'argent immédiatement. S'ils avaient payé en factures échues, nous ne serions pas dans cette situation..." 

Pour Laurent Dumontier aussi, responsable logistique et transport de l'imprimerie Sego, la situation est un gâchis : "Plusieurs paramètres ont joué contre nous. (...) Nous avons tous fait des efforts depuis plusieurs années pour survivre. Notre direction a investi pour améliorer la performance des machines... (...) C'est injuste".

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