Hausse brutale des prix, les fabricants d'encre s'expliquent

Alors que les prix des encres ont flambé ces derniers mois, les fabricants d'encres ont décidé d'expliquer d'une seule voix les raisons de ces augmentations.

La filière des fabricants d'encres est confrontée "à d'importantes augmentations de prix des matières premières ces 12 derniers mois", indique l'Association des fabricants d'encres d'imprimerie (AFEI) qui regroupe 90 % des professionnels du secteur des encres d'imprimerie et d'emballage.

"Les hausses brutales constatées entre 2017 et 2018 ont entraîné une forte pression sur les coûts, et ne peuvent être amorties uniquement par les industriels du secteur" prévient-elle.

Depuis l'an dernier, la plupart des matières premières ont connu des augmentations à deux chiffres. Le dioxyde de titane a augmenté de 10 à 20 %, les pigments de 20 à 40 %, le noir de carbone de 30% et les photos initiateur jusqu'à 50 %.

Jérôme Breysse, responsable communication de la Fédération des industries des peintures, encres, couleurs, colles et adhésifs, préservation du bois (Fipec), nous explique : "Nous sommes dans une dynamique de forte hausse depuis 2014, avec plusieurs facteurs amplificateurs, l'augmentation des prix des matières premières et également l'évolution du cours du pétrole. Nous sommes dans une situation complexe."

Une politique environnementale renforcée et des incidents en Asie 

L'augmentation des prix des matières premières est due à deux raisons.
L'Asie, le principal fournisseur de matières premières, applique désormais une politique très stricte pour réduire l'impact environnemental de son parc industriel. Et la mise en œuvre de cette politique a entraîné des baisses de production temporaires et souvent imprévisibles et soudaines pour la mise aux normes des sites industriels, voire des fermetures d'usines.
Et l'offre de matières premières a également été fortement impactée par des incidents industriels étant intervenus en Asie.

L'association complète : "L'inflation qui en résulte a été amplifiée par une hausse de plus de 20 % du cours du pétrole en 2017, qui a atteint son niveau le plus haut depuis 2014, fort heureusement en partie compensée par un euro fort."

Pas d'amélioration en vue

Selon Jérôme Breysse, "les perspectives sur 2018 sont toujours sur une hausse des matières premières. Vu ce qui se passe en Asie et notamment la politique environnementale, nous n'avons pas de signaux qui permettent d'envisager une diminution de la progression des prix des matières premières." 

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