Citeo dans le collimateur de Zero Waste

L'organisme chargé la gestion de la filière de responsabilité élargie des producteurs (REP) des emballages cherche-t-il vraiment à promouvoir l'écoconception ?

L'association citoyenne et indépendante Zero Waste pointe du doigt des incohérences dans la politique de Citeo (ex-Eco-Emballages et ex-Ecofolio). Dans un courrier adressé au ministère de l'Environnement en septembre, Zero Waste France demande à l'État de rappeler Citeo ses obligations en matière de réduction des déchets. Il demande également un audit indépendant sur les ressources affectées par l'éco-organisme à la prévention.

"À deux reprises ce dernier mois, Citeo s'est comporté comme un représentant d'intérêt en faveur de l'emballage plastique jetable", indique l'association majoritairement financée par les dons des citoyens.

Zero Waste rappelle que Citeo est agréé par l'État pour gérer les taxes payées par les entreprises mettant sur le marché des emballages. Ses missions sont déterminées par un cahier des charges précis et parmi ces obligations, figure l'accompagnement des entreprises dans l'écoconception.

Un positionnement pour le plastique à usage unique selon l'association

Mais en août dernier, Citeo signait une note de position et de proposition d'amendements à la Directive européenne relative aux plastiques à usage unique, aux côtés des représentants d'intérêts du secteur de l'agroalimentaire et du plastique. "Cette note de position prend largement parti sur l'ensemble des mesures contenues dans la directive et propose d'en diminuer la portée", souligne Zero Waste France.

"Plus récemment, dans un courriel datant du 8 septembre 2018, Citeo a diffusé à ses adhérents un document contenant des éléments de langage et d'argumentaire pour préparer leur réaction suite à l'émission de Cash Investigation diffusée mardi 11 septembre, laquelle illustre les conséquences problématiques du plastique à usage unique. Ce document s'emploie à justifier l'usage de l'emballage plastique jetable."

Citeo s'est positionné à deux reprises "comme un représentant d'intérêt à part entière, défendant l'usage du plastique jetable", "une position bien loin de la mission d'intérêt général et de l'objectif de réduction des emballages qui lui est pourtant assigné par l'État", dénonce l'association.

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