La typographe Christelle Fort restaure ses presses de A à Z

Pour remettre les machines en route, il faut les démonter, les nettoyer, remettre les engrenages en fonctionnement, les poncer, les graisser, et les remonter.

Christelle Fort a monté son atelier d'impression traditionnelle à Diors (Centre-Val de Loire) il y a maintenant trois ans. Cette jeune typographe et graphiste d'une trentaine d'années est une passionnée qui restaure ses presses de A à Z.

Lorsqu'elle a ouvert "Les Jardins Typographiques" (nom de son atelier), Christelle était équipée de quelques presses typographiques appelées "pédalette" datant du début 1900, d'une presse à épreuve et d'une presse taille douce.

Elle possédait également une presse Heidelberg Ofmi des années 1960, capable de passer des grammages de 45 g/m2 à plus de 700 g/m2, de réaliser des travaux de rainage, de perforation, de découpe avec forme, et de gaufrage.

Depuis elle a bien complété son parc machine ! Elle a revendu ses "pédalettes", pas assez productives, pour des machines plus performantes, avec de plus grands formats : une presse typographique 54x45, une doreuse à chaud qui fait un format A5, une encolleuse qui fait un A3+ et un thermorelieur.

Des presses restaurées de A à Z, démontées entièrement, nettoyées, poncées, et remontées

Pour avoir toutes ces machines en état de marche, Christelle a mis environ deux ans. En effet, lorsqu'elle les récupère, ces machines ne sont pas forcément en état de fonctionnement.

« Elles sont rouillées, dans des granges, pas utilisées depuis une trentaine d'années… Donc pour les remettre en route, il les démonter, les nettoyer, remettre les engrenages en fonctionnement, les poncer, les graisser, et les remonter. Ça prend du temps parce que je suis seule, ce qui n'est pas idéal pour démonter une presse. »

Du bouche-à-oreille et des salons pour se faire connaître

Aujourd'hui, Christelle n'a plus qu'un massicot à nettoyer. L'atelier réalise des commandes qui vont de la carte de visite au flyer, mais est surtout spécialisée dans le livre d'artiste en petits tirages, généralement entre 30 et 70 exemplaires.

Les Jardins Typographiques se fait connaître principalement par le bouche-à-oreille et les salons, comme le salon Pages à Paris dédié aux livres d'artistes, ou les salons de livres régionaux pour les projets de communication.

En ce moment Christelle travaille sur un livre de poésie qu'elle aura bientôt terminé. Quand elle n'a pas de client, elle fait de la gravure, s'occupe de projets graphiques, essaye de développer ses compétences dans la dorure à chaud et dans les nouvelles machines qu'elle a accueillies.

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