Fini la livraison des livres à 1 centime pour les géants du e-commerce

Destinée à réguler le marché du livre et soutenir les librairies, la nouvelle mesure impose des frais de port de 3 euros minimum pour toute commande de livres passée auprès des e-commerçants.

Écoutez cet article

Ça y est ! Suivant les recommandations de l'autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), le gouvernement vient de fixer un prix plancher pour la livraison de livres vendus en ligne. Avec cet arrêté de la loi Darcos du ministère de la Culture et de celui de l'Économie et des Finances, à compter du 10 octobre 2023, les frais de port d'une commande de livres neufs inférieure à 35 euros s'élèveront à 3 euros minimum.

Des mesures de protection des librairies propres à la France

Depuis 2014, les géants du web, dont Amazon, profitaient d'un petit loupé dans la législation française qui interdisait la livraison gratuite des livres sans pour autant préciser de prix minimum de livraison, affichant donc des frais de port de… 1 centime.

Le Syndicat de la librairie française (SLF) demandait à "rééquilibrer les conditions de concurrence sur le marché de la livraison de livres et, ainsi, de permettre aux libraires de pouvoir développer leur présence sur internet".

Avec ce prix de livraison de 3 euros, le gouvernement a trouvé un compromis entre les 4,50 euros demandés par le SLF et les 1,49 euro réclamés par Amazon.

La France est le premier pays à mettre en place une telle réglementation.

Ce n'est pas son coup d'essai puisque la loi Lang de 1981 imposant un prix unique aux livres neufs, fixé par l'éditeur et non le détaillant, était déjà une première mondiale.

Un premier pas vers la régulation du marché du livre ?

"Cet arrêté nous permet de rétablir une concurrence équitable" déclare le ministère de la Culture dans une tribune du Monde.

Libraires et Amazon en particulier ne semblent pas complètement convaincus. Le géant du web s'inquiète "de l'impact qu'aura cette mesure sur la lecture et sur les lecteurs, notamment ceux vivant dans les zones rurales et les petites villes" indiquant "que ces territoires sont souvent dépourvus de librairies et représentent aujourd'hui 46 % des envois de livres pour Amazon".

Le SLF, quant à lui, soulève le problème de la quasi-gratuité toujours possible pour les commandes en ligne de livres dépassant les 35 euros et "réitère donc sa demande en faveur d'un tarif postal plus avantageux permettant, en se conjuguant avec les seuils minimaux, de rendre les libraires véritablement compétitifs à l'égard des grandes plateformes en ligne".

Plus d'articles sur le thème