Moins 20 % de fibres dans les solutions papier et des glassines entièrement valorisées, voilà les deux promesses de Papkot PA. Le groupe Fedrigoni a testé à l'échelle industrielle, sur les sites de Cordenons et Fabriano en Italie, cet additif développé par l'entreprise strasbourgeoise Papkot.
Présenté lors de la conférence Functional Fiber-Based Materials & Packaging 2025 qui s'est tenu les 1 et 2 octobre à Valence en Espagne, ce composant minéral repose sur des nanostructures minérales sans plastique, conçues pour interagir directement au niveau moléculaire avec les fibres cellulosiques.
Une rigidité pour alléger la formulation sans perte de performance
Selon les résultats obtenus, son utilisation permet d'obtenir une rigidité accrue de 30 %, ce qui permet de réduire la part de fibres d'environ 20 % tout en maintenant les performances mécaniques attendues.
De plus, les produits finis sont plus légers, comme les cartons d'œufs qui pèsent 20 % de moins, générant des gains logistiques évidents.
Pour un site produisant 280 000 tonnes par an, l'économie projetée atteindrait jusqu'à 12,6 millions de dollars, selon les calculs du papetier italien.
Papkot PA, une "véritable avancée" pour le secteur
Micaela Di Trana, vice-présidente Innovation & Sustainability du groupe papetier au 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires, souligne l'intérêt de cette technologie : "Nous avons perçu le Papkot PA comme une véritable avancée dans la science des matériaux et pour l'ensemble du secteur."
Il ajoute : "Il nous permet de repenser la performance des fibres et de transformer les déchets en produits à forte valeur ajoutée. Pour la première fois, le développement durable n'est plus un poste de coûts, mais un moteur de rentabilité."
Une première mondiale en matière de circularité des fibres
Au-delà de l'optimisation matière, la deuxième application de Papkot PA concerne la valorisation des déchets.
Les deux partenaires ont intégré des chutes de glassine siliconée dans des articles moulés avec 1 % de Papkot PA et ont réussi à fabriquer un récipient en fibre moulée haute performance. "Une première mondiale" !
Les chutes de glassine flux, difficilement recyclable en l'état en raison de complexes ou de couches barrières, représentent un gisement mondial estimé à 350 000 tonnes par an.
"Cette avancée transforme un matériau dont le coût d'élimination est élevé (…) en une matière première précieuse" soulignent Fedrigoni et Papkot.
Et bientôt une nouvelle solution signée Papkot
Et Papkot, fondé et dirigé par l'Italien Manuel Milliery, travaille actuellement sur une deuxième référence. Encore au stade pilote, elle pourrait améliorer l'élasticité des fibres moulées de 30 %. L'objectif serait de permettre aux fibres courtes, locales ou recyclées, d'atteindre des performances équivalentes à celles des longues fibres nordiques, avec un coût matière divisé par deux.
Papkot, qui a déjà présenté en début d'année un revêtement barrière sans plastique, annonce une capacité de production annuelle de 20 000 tonnes pour son nouvel auxiliaire, désormais validé au niveau de maturité technologique TRL 7 (c'est-à-dire démontré dans un environnement industriel opérationnel réel).