Implantée à Peujard, en Gironde, et à Fléac en Charente, l'entreprise Mauco Cartex ne fermera pas ses portes. Le tribunal de commerce de Libourne a validé, le 24 octobre dernier, l'unique offre de reprise déposée dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire ouverte cinq mois plus tôt. Le groupe GDCom, holding ligérienne spécialisée dans le packaging et la communication avec 570 salariés et 60 millions d'euros de chiffre d'affaires, devient le nouveau propriétaire du fabricant d'emballages.
Par cette décision, 54 des 73 emplois sont maintenus. Si le syndicat général du livre de Bordeaux (Filpac CGT) regrette les suppressions de poste, il souligne avoir évité le scénario d'une liquidation pure et simple, qui aurait mis fin à toute activité.
Une entreprise fragilisée par les difficultés de la filière viticole
Spécialisée dans les emballages pour vins et spiritueux, Mauco Cartex a subi de plein fouet la déstabilisation du secteur viticole. En l'espace de dix-huit mois, son chiffre d'affaires a chuté d'un tiers, atteignant 11,5 millions d'euros en 2024. Selon sa dirigeante, Sarah Escat, les perturbations sont multiples : aléas climatiques à répétition, recul de la consommation de vin rouge, mais surtout tensions géopolitiques et commerciales.
En mars, les déclarations protectionnistes du candidat Donald Trump ont précipité une baisse brutale des commandes. Peu après, Pékin appliquait une surtaxe de 35 % sur les spiritueux européens en réponse aux mesures de Bruxelles. "Même notre paysage a changé. C'est ultra violent et très rapide", nous confiait Sarah Escat en juin dernier.
Un plan d'urgence de Mauco Cartex syndicalement soutenu
Face à l'absence de soutien bancaire et au refus d'avances de trésorerie, la direction avait opté pour le redressement judiciaire. Et dès le mois de juin, la Filpac CGT Bordeaux s'était mobilisée pour obtenir un accompagnement institutionnel, sollicitant les services de l'État, les collectivités locales et les élus.
Le syndicat revendique avoir participé activement à la reprise du site, en particulier grâce à l'appui d'experts bénévoles. Carlos Tunon, secrétaire général du syndicat, avait même été reçu par le ministère concerné. "Cette mobilisation coordonnée a permis d'attirer l'attention et de créer les conditions d'un accompagnement institutionnel efficace, sans lequel cette reprise n'aurait probablement pas vu le jour" indique-t-il dans un communiqué.
Un avenir sous conditions pour l'entreprise d'emballages
La décision du tribunal ne marque pas la fin de la procédure judiciaire. Plusieurs étapes restent à franchir pour entériner juridiquement le plan de reprise de GDCom. Le syndicat reste vigilant : respect des accords collectifs, maintien des conditions de travail et des acquis sociaux, exécution fidèle du plan… Autant de points qui seront surveillés dans la durée.
La CGT appelle également à renforcer l'action syndicale sur site, estimant que "seule la force collective permettra de garantir la pérennité de l'entreprise". Une demande de dialogue social structuré a été formulée à l'attention de la nouvelle direction.








