Dans les coulisses d'une imprimerie braille

Impression en braille sur support papier.

En France les imprimeries sans encre, qui impriment en braille, se comptent sur les doigts d'une main. Visite de CTEB avec sa dirigeante...

À Toulouse, le Centre de transcription et d'édition en braille (CTEB) qui compte sept salériés est spécialisé dans l'impression et la transcription de livres et de documents de tous types (guides, bulletins municipaux, programmes, menus de restaurants...) pour aveugles et mal voyants. L'imprimerie dirigée par Adeline Coursant réalise cependant la majorité de son chiffre d'affaires (700 000 euros) grâce à l'impression des relevés bancaires en relief. La chef d'entreprise nous explique comment fonctionne son imprimerie... sans encre.

Adeline Coursant, la pdg (à gauche), et l'équipe de CTEB au complet.

Deux types d'impressions

Il existe deux types d'impressions, le braille papier qui est de l'embossage et le braille permanent. Le premier est de l'embossage sur support papier. Le braille permanent est dédié aux supports rigides. Il est formé par des billes en inox qui sont incrustées dans les supports pour représenter chaque caractère.

L'impression permanente se retrouve souvent sur les plaques indiquants les toilettes et dans les ascenseurs.

Une pagination beaucoup plus élevée 

Autre particularité de la production en braille : la pagination. Le langage braille prend beaucoup plus d'espace que le système alphabétique classique. "Une page qui est imprimée – nous les appelons pages en noir – va correspondre à quatre ou cinq pages en braille".

Les spécificités du papier pour l'impression braille  

Pour l'impression papier, ce sont des embosseuses qui sont utilisées pour former les petites bosses du système braille. Le support doit aussi nécessairement être plus épais que pour une impression classique, 160 g/m2.
"Cela permet de supporter les marteaux qui viennent produire les bosses. Mais s'il est spécifique par son grammage, il l'est aussi par sa texture. Il a été élaboré spécifiquement pour qu'il ne soit pas perméable à l'humidité, ce qui écraserait les bosses. Les fibres doivent également être flexibles pour qu'il ne se déchire pas lorsque les marteaux le frappent et le papier doit avoir un aspect velouté pour que le doigt glisse dessus."

CTEB est équipé notamment d'une embosseuse de la marque Impacto.

Avant d'être imprimé, le papier doit être massicoté afin d'être mis sur les rouleaux ou les paravents des embosseuses.

Du vernis 3D aussi

Et désormais, comme dans l'impression traditionnelle, de nouvelles technologies apparaissent. Il est possible de produire du braille grâce à l'impression de vernis en relief.
"C'est de plus en plus demandé, car cela permet d'avoir un produit lisible pour les voyants et les non-voyants, ce qui est par exemple très utile pour les cartes de visite."

L'impression braille est un marché restreint. En France, 3 % de la population a un handicap visuel (d'après l'INSEE juin 2014) et seul 10 à 15 % de ces personnes savent lire le braille.

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