Dans un secteur textile en pleine mutation, les fabricants d'équipements et de solutions d'impression cherchent à concilier créativité, productivité et durabilité. Parmi eux, Shaun Holdom, responsable mondial du développement commercial chez Fujifilm, observe de près l'évolution des technologies et leur impact sur la compétitivité des ateliers. Son regard met en perspective les limites de la sublimation et les apports récents du jet d'encre UV.
"L'impression textile est depuis quelque temps considérée comme un secteur de croissance à part entière. Qu'il s'agisse de tee-shirts ou de sweats à capuche sur mesure ou de pièces d'exposition textiles à grande échelle, les perspectives offertes aux acteurs du secteur ne manquent pas.
Cependant, la concurrence est rude et de nombreuses imprimeries se livrent une bataille sans merci pour décrocher les commandes les plus rentables et nouer des relations à long terme avec les clients intéressants. Ce qui nous amène à la question suivante : comment tirer son épingle du jeu sur un marché aussi concurrentiel que florissant, sans pour autant devoir réduire ses coûts ?
L'une des méthodes les plus efficaces pour se démarquer de ses concurrents, toujours plus nombreux, est de fournir un travail de qualité supérieure pour chaque projet. Pour y parvenir, votre équipement de production doit être à jour et fonctionner de manière optimale. Vous devrez peut-être consentir à de nouveaux investissements, mais, avant d'aller trop loin, commencez par examiner toutes les options possibles.
La sublimation, procédé industriel historique de l'impression textile
La technologie principale traditionnellement associée à l'impression textile est la sublimation, un processus apparu au milieu des années 1950. Elle utilise des encres à colorants aqueux qui, lorsqu'elles sont chauffées à une température comprise entre 190 et 205 °C, se transforment en gaz et adhèrent à la surface réceptrice.
La sublimation se décline sous deux formes. La première est l'impression de transfert, où l'image est d'abord imprimée sur papier avant d'être transférée sur le tissu grâce à la chaleur. La seconde est l'impression directe sur textile, où l'encre est appliquée directement sur le tissu, puis fixée à l'aide de chaleur ou de vapeur.
Pour certains, il s'agit de l'approche idéale, car les coûts des matériaux et de l'encre sont généralement inférieurs à ceux d'autres méthodes, ce qui en fait une solution adaptée aux travaux plus standard (signalétique en textile doux, articles promotionnels et vêtements produits en courts tirages). La sublimation permet également aux utilisateurs de créer des visuels aux couleurs éclatantes à la fois légers, faciles à plier, à expédier et à installer. Tous ces avantages ont renforcé sa popularité, dépassant celle des matériaux d'affichage plus lourds et plus rigides.
La sublimation a toutefois ses limites. Le matériau sur lequel est appliqué le motif ou le visuel doit contenir du polyester, du nylon, de l'acrylique ou avoir reçu un traitement céramique, les encres n'adhérant qu'aux surfaces compatibles. L'homogénéité des couleurs et la répétabilité peuvent également s'avérer difficiles à obtenir en raison du processus de transfert en deux étapes, tandis que les exigences thermiques impliquent des coûts énergétiques probablement plus élevés.
Le jet d'encre UV, la technologie en progression
L'impression UV est une technologie qui remet en question le statu quo de la sublimation dans le secteur textile. Relativement nouvelles sur le marché, les applications textiles qu'elle propose sont encore limitées. Sans double passage, les couleurs manquent de profondeur et les encres sont souvent fragiles, ce qui les rend inadaptées aux textiles devant être pliés ou cousus.
Fujifilm a développé l'encre UVijet afin de résoudre ces problèmes. Grâce à une technologie de dispersion des pigments unique, l'encre UVijet se caractérise par une concentration plus élevée de pigments. Le film d'encre ainsi créé offre des couleurs éclatantes, sans avoir recours à un double passage. Ces encres sont également beaucoup plus souples que les anciennes formulations, et peuvent donc être intégrées aux textiles et aux tissus destinés à être cousus ou pliés.
UVijet répond également aux préoccupations concernant la durabilité des encres UV, la recyclabilité en fin de vie des impressions produites à l'aide des deux technologies étant généralement comparable.
De plus, plus de 90 % de l'encre UV est utilisée dans l'impression finale, contre seulement 50 % pour la sublimation, en raison de l'évaporation lors du processus de transfert thermique. Résultat : un meilleur rendement et une meilleure efficacité de l'encre, une réduction des déchets et un meilleur RSI global, ce qui permet de réduire davantage l'écart environnemental entre les deux technologies.
L'Acuity Ultra Hybrid et ces nouvelles encres UV Fujifilm
L'Acuity Ultra Hybrid de Fujifilm est équipée de ces nouvelles encres UV. Dotée de têtes d'impression Kyocera, elle permet aux prestataires d'impression de produire des documents lumineux, accrocheurs et de qualité photographique sur une grande variété de supports. Les prestataires peuvent ainsi accéder à des opportunités rentables dans de nombreux domaines (commerce de détail, expositions et affiches haut de gamme).
Vers une coexistence ou un basculement technologique ?
Cela ne veut pas dire pour autant que la sublimation a fait son temps ni que l'encre UV est désormais la seule technologie digne d'être privilégiée pour la production textile. La sublimation reste une option très efficace pour créer des applications textiles éclatantes à court tirage.
Mais les progrès réalisés dans le domaine du jet d'encre UV permettent aux imprimeurs de repousser les limites du possible avec des applications souples sur textile. En associant des encres telles que l'UVijet de Fujifilm à des solutions matérielles de pointe, comme l'Acuity Ultra Hybrid, nul doute que de nombreux marchés, aussi porteurs que rentables, s'ouvriront à nos clients."
