Consolidation dans la papeterie : UPM et Sappi négocient une alliance dans le papier graphique

© UPM

C'est au tour d'UPM et de Sappi de se rapprocher. Les deux groupes papetiers préparent une coentreprise dédiée au papier graphique.

L'année 2025 aura été celle des grandes manœuvres dans l'industrie papetière. Après le rachat du fabricant d'emballages en carton et de papier DS Smith par International Paper ou de Schumacher Packaging par Mondi, un autre projet de rapprochement d'envergure se dessine, cette fois dans le secteur du papier graphique. Aujourd'hui, le Finlandais UPM et le Sud-africain Sappi annoncent avoir signé une lettre d'intention non contraignante pour créer une coentreprise indépendante, détenue à parts égales.

Cette future entité regrouperait l'ensemble d'UPM Communication Papers (dont le chiffre d'affaires 2024 s'établit à 2,953  milliards d'euros) et les activités européennes de papier graphique de Sappi (2,03 milliards d'euros sur ce continent en 2025). Les deux groupes indiquent que cette structure fonctionnerait avec une gouvernance propre, un financement autonome et une capacité à piloter ses décisions de manière indépendante.

Douze sites industriels concernés, huit UPM et quatre Sappi

Au total, douze sites papetiers sont concernés par cette joint-venture.
Pour UPM, il s'agit des usines de Kymi, Rauma (incluant RaumaCell) et Jämsänkoski (ligne 6) en Finlande, Nordland (lignes 1 et 4), Augsburg et Schongau en Allemagne, Caledonian au Royaume-Uni et Blandin aux États-Unis.

Du côté de Sappi, les sites intégrés seraient Kirkniemi en Finlande, Ehingen en Allemagne, Gratkorn en Autriche et Maastricht aux Pays-Bas.

La transaction, encore en négociation, valorise les actifs combinés à 1,42 milliard d'euros hors synergies. UPM, dont l'apport serait de 1,1 milliard, percevrait 613 millions d'euros en cash. Sappi, pour un apport de 320 millions, recevrait 139 millions d'euros.

Un rapprochement en réponse à un marché en déclin

Les deux groupes papetiers évoquent une stratégie de rationalisation industrielle pour répondre à la dégradation continue du marché du papier graphique : surcapacités persistantes, pression sur les prix, hausse des coûts énergétiques, et concurrence accrue des importations.

La nouvelle entité viserait 100 millions d'euros d'économies annuelles, en réallouant les volumes aux machines les plus compétitives, en simplifiant les gammes et en optimisant les achats et la logistique.

UPM précise que cette opération renforcerait sa trajectoire de désengagement progressif des marchés graphiques, au profit de segments en croissance comme les bioproduits et les matériaux renouvelables. La part des ventes issues du papier graphique, aujourd'hui estimée à 25 % de son chiffre d'affaires, serait ainsi nettement réduite.

En attente des feux verts réglementaires

L'accord reste conditionné à plusieurs étapes : signature des contrats définitifs attendue au premier semestre 2026, validation des actionnaires de Sappi, finalisation du financement, et surtout examen par les autorités de la concurrence, notamment à Bruxelles, Washington, Londres et Pékin.

La finalisation est attendue d'ici fin 2026. En attendant, chaque entreprise continuera de gérer séparément ses opérations, sans coordination entre les activités ni partage de données.

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