La papeterie de Voreppe (38) reprend vie

La papeterie, baptisée Vertaris en 2010, a fermé en 2012.

L'ancien site papetier de Voreppe a connu de nombreuses liquidations judiciaires. Une nouvelle fois, le site va redémarrer son activité. Mais avec un projet différent de ses prédécesseurs.

Tel un phénix, l'usine de papier d'Isère va reprendre une activité après plusieurs liquidations judiciaires ces dernières années.

Le site, appartenant au groupe Matussière et Forest et qui employait 230 salariés, a été liquidé en 2008. Il est racheté en 2010, rebaptisé Vertaris et spécialisé dans le recyclage des vieux papiers complexes. Il est à nouveau liquidé en 2012 avec 120 employés.

Depuis mars 2014, l'usine à papier appartient au groupe d'investissement Springwater Capital.

Aujourd'hui, une étape de plus vers le redémarrage du site vient d'être franchie. Springwater Capital et le fonds Société de projets industriels (SPI) géré par Bpifrance pour le compte de l'État viennent de fonder la société Ecocis.

Cette entreprise va fabriquer de la pâte à papier à partir de papiers recyclés.

Elle sera majoritairement détenue par le fonds Springwater Capital et la Bpifrance, filiale de la Caisse des Dépôts et de l'État détiendra 45 % du capital.

Un positionnement différent de ses prédécesseurs

Le site ne produira plus de papier mais uniquement de la pâte.

"Le positionnement choisi par Ecocis consiste à réindustrialiser le site en changeant les fondamentaux stratégiques : concentrer le site sur ce qui était son savoir-faire éprouvé – la fabrication de pâte à papier à partir de papiers recyclés – l'amplifier sur sa spécialité qui est le recyclage en pâte de papiers usagés particulièrement dégradés jusqu'alors incinérés ou enfouis", précise la nouvelle entreprise.

Ecocis souhaite ainsi se démarquer de ses prédécesseurs. Elle ne va plus se concentrer seulement le marché de spécialité des papiers journaux et magazines, mais va s'ouvrir à d'autres secteurs comme l'hygiène, des papiers de bureau ou des cartons. De plus, l'entreprise de papier compte viser un marché mondial et non plus uniquement local.

"Cette opération permettra à ce site robuste de retrouver une activité industrielle après des expériences douloureuses," estime Magali Joessel, directrice du fonds SPI à Bpifrance.

Elle ajoute : "Par ailleurs, le recentrage de l'activité sur la production de pâte ouvrira un marché mondial plus prometteur et plus diversifié. Cette perspective prometteuse est rendue possible par un repositionnement stratégique de l'activité sur la production de pâte et un nouveau modèle économique."

Dans un premier temps, 24,5 millions d'euros seront investis notamment dans l'achat d'un sécheur acheminé de Finlande qui est actuellement en cours d'installation.

Les partenaires pourront, selon les besoins, injecter la somme totale de 33 millions d'euros. Bpifrance investira ainsi 15 millions d'euros dans la société.

À moyen terme, 70 personnes devraient être employées et des activités annexes seront créées.

Le démarrage de la production de pâte recyclée devrait débuter début 2016.

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