Interview / Face aux changements du profil consommateur, l'imprimerie Carestia (06) évolue

Marie-Hélène Marcelli, directrice de l'imprimerie Carestia.

Entretien avec Marie-Hélène Marcelli, directrice de l'imprimerie Carestia, spécialisée dans le marché de l'échantillon pour les parfumeurs.

Fondée en 1883, l'imprimerie Carestia est spécialisée dans les produits destinés aux parfumeurs : touches à sentir, packs échantillon et objets parfumés.

Installée à Mouans-Sartoux (06) près de Grasse, l'entreprise qui appartient au groupe Arcade Beauty compte aujourd'hui 92 salariés. Marie-Hélène Marcelli, directrice de Carestia Arcade Beauty, revient sur les moments forts de l'année 2017.

Graphiline — Quel bilan financier tirez-vous de l'année 2017 ? 

Marie-Hélène Marcelli — Nous avons réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 10 % par rapport à l'année précédente. C'est donc une très bonne année pour nous.

Quels ont été les évènements importants de votre entreprise en 2017 ?

Nous avons rentré une nouvelle machine de découpe qui nous permet d'avoir des découpes très précises. Cette machine complète notre parc machine jusqu'ici composé d'auto-platines classiques. C'est un investissement qui répond au besoin de notre marché : finesse de découpe, facilité de calage… C'est aussi une machine très flexible qui offre une meilleure productivité.

Un autre moment marquant de l'année a été le prix formes de luxe, pour l'échantillon nomade avec la maison Dior. Nous avons mis au point un blotter avec une découpe très fine qui permet de créer un effet 3D.

Nouvelle machine de découpe.

Quels sont vos projets 2018 ?

Nous avons prévu l'achat d'une nouvelle machine de mise sous film automatique. Tous nos produits tels que les blotter, touches à sentir, etc., sont vendus par cinquante ou par cent, sous film.

C'est donc pour nous un poste important sur lequel nous avons actuellement trois machines. Nous allons en enlever deux qui sont vieillissantes pour les remplacer par une seule machine nouvelle génération, plus rapide. Ça va notamment nous permettre d'éviter certaines opérations manuelles que nous avons à faire aujourd'hui.

Quels sont vos objectifs ?

Nous voulons développer notre marché de packs échantillons ; tout ce qui est étui, carte échantillon, etc. Et également développer le produit parfumé au travers de toutes les innovations que nous avons pu mettre au point en 2017, comme le sticker parfumé. C'est un sticker réalisé dans les mêmes conditions qu'un blotter, avec les mêmes encres et toutes les précautions qu'on prend pour un produit parfumé, mais sous forme de sticker.

Nous travaillons aussi beaucoup sur le développement des techniques de parfumage, qui vont nous amener à des investissements sur d'autres types de machines.

Scented Stickers.

Quel évènement important du secteur vous a marqué en 2017 ? Comment voyez-vous l'avenir du secteur ?

Dans notre domaine, le parfum, nous assistons de plus en plus à la disparition des acteurs de taille moyenne. Les grands groupes absorbent les marques et les petits groupes. Mais nous constatons également l'émergence de petits acteurs qui se positionnent sur des secteurs de niche (parfum de luxe, haut de gamme…).

On voit également apparaitre de nouveaux formats de distribution. Les marques s'intéressent de plus en plus au e-commerce, aux blogs de particulier sponsorisés par les marques.

Auparavant, comme canaux de distribution, il y'avait essentiellement les magasins de grande distribution. Aujourd'hui, une concurrence se met en place pour les distributeurs. Les marques se positionnent sur ces nouveaux canaux de distribution. Il faut que nous aussi sachions proposer des produits adaptés à ces nouveaux canaux. Le consommateur change, il est de plus en plus exigent, interactif, et presque acteur de la marque.

À travers votre réponse, j'entends des similitudes avec le secteur de l'imprimerie plus classique…

Nos clients nous assimilent plus à un parfumeur plus qu'à un imprimeur. Mais il est vrai que nous sommes dans des problématiques d'imprimerie du matin au soir. Toutefois, nous n'avons pas les mêmes problématiques que les imprimeurs de labeur, nous n'avons pas les mêmes méthodes de travail.

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