Le marché publicitaire français est en pleine expansion. Selon le Baromètre unifié du marché publicitaire (Bump), les recettes nettes atteignent 8,44 milliards d'euros au premier semestre 2024, marquant une progression de 9,3 % par rapport à 2023. Cette performance repose sur une conjoncture économique favorable, stimulée par des événements sportifs majeurs à venir, notamment les Jeux olympiques.
Le digital, moteur de la reprise
La part du digital dans la croissance du marché publicitaire ne cesse de croître, dépassant les attentes initiales. Les recettes nettes digitales cumulées des médias traditionnels (télévision, presse, radio et affichage extérieur digital) atteignent 466 millions d'euros, affichant une progression de 22,2 % par rapport au premier semestre 2023. Comparativement à 2019, avant la pandémie, cette croissance atteint même 68,7 %.
Les formats vidéo et audio connaissent un essor particulier. La vidéo digitale, en pleine explosion, progresse de 29,8 % par rapport à 2023, tandis que l'audio digital affiche une hausse de 23,8 %. Cette tendance témoigne de l'évolution des habitudes de consommation des médias et du succès des plateformes de streaming et de replay IPTV.
Publicité extérieure en bonne forme
La publicité extérieure, longtemps freinée par la pandémie, reprend des couleurs avec une hausse de 10 % au premier semestre 2024. Le segment du DOOH (Digital Out-Of-Home) confirme sa bonne santé avec une progression de 26,7 %. Ce média séduit particulièrement dans les secteurs du transport (+13,4 %) et du shopping (+23,5 %), deux segments en forte croissance après la crise sanitaire.
La télévision, malgré la concurrence accrue du digital, retrouve également une dynamique positive avec une progression de 8,3 %, dépassant même son niveau de 2019. Cette performance s'explique en partie par les retransmissions en direct des grands événements sportifs qui attirent des millions de téléspectateurs.
Des médias en difficulté : presse et cinéma
Cependant, tous les médias ne bénéficient pas de cette reprise. La presse, le cinéma et le courrier publicitaire sont en recul. La presse accuse une baisse de ses recettes nettes digitales, et le secteur des imprimés sans adresse (ISA) enregistre une chute de 12,1 %. Le cinéma, encore en phase de redressement après la crise sanitaire, peine à retrouver sa place face à la montée en puissance des plateformes de streaming et des nouvelles formes de consommation de contenu.
L'année 2024 devrait continuer sur cette lancée positive, avec des prévisions de croissance estimées à +5,3 %. Le marché global de la communication pourrait ainsi atteindre 35,9 milliards d'euros. Les Jeux olympiques de Paris 2024, événement phare, devraient booster les investissements publicitaires, notamment à la télévision et dans les médias digitaux.
Le digital, en particulier, devrait maintenir sa dynamique, avec une croissance attendue de 8,2 %, confirmant son rôle clé dans la transformation du marché publicitaire. Les investissements des annonceurs dans les médias traditionnels devraient également être soutenus par les partenariats sportifs, même si leur niveau reste inférieur à celui de 2019.